L’hormone de croissance aujourd'hui est de synthèse, fabriquée en laboratoire. Un médicament pour aider les enfants trop petits à grandir, utilisé au CHU de Montpellier. Mais ce traitement reste mal connu, victime du scandale de l'hormone de croissance d'origine humaine contaminée.
Depuis 30 ans, l’hormone de croissance utiliséé dans les traitements médicaux est de synthèse, c'est-à-dire fabriquée en laboratoire.
Des traitements sans risques, pour aider à grandir les enfants qui souffrent d'un retard de croissance avéré.
Plus on agit tôt, plus le traitement est efficace.
Mais de nombreux parents hésitent à consulter.
En cause, le scandale de l'hormone de croissance d'origine humaine, contaminée par la maladie de Creutzfeldt-Jakob, la "vache folle".
Entre 1983 et 1985, près de 1 700 enfants en insuffisance hormonale ont été traités par injection, à partir de prélèvements sur des cadavres dont plusieurs étaient infectés par la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
120 enfants sont morts, après de longues souffrances. Des plaintes ont été déposées, des scientifiques poursuivis...
La procédure a duré 14 ans et défrayé la chronique judiciaire.
Depuis 1988 et l'appartition des hormones de synthèse, ce risque de contamination est totalement écarté.
A l’hôpital Arnaud de Villeneuve à Montpellier, le centre pédiatrique des maladies endocriniennes rares et de croissance suit avec succès les enfants en retard de croissance, comme Lara et Louise qui ont souhaité témoigné à visage caché.
Le reportage de Caroline Agullo et Valérie Banabéra :
L'exemple de Lara et Louise
Louise et Lara, douze et treize ans aujourd'hui, sont suivies depuis l'âge de quatre ans par le docteur Claire Jeandel, pour des troubles de la croissance.A chaque consultation, les deux adolescentes sont soigneusement mesurées.
Leur organisme ne produit pas, en quantité suffisante, l'hormone de croissance, alors c'est une hormone de synthèse qui les aide à grandir.
Chaque centimètre gagné est une victoire.
Leur taille progresse de manière régulière et harmonieuse. Mais au départ ça n'était pas gagné, comme l'explique Laurence, la maman de Louise et Lara.
Chaque soir, pour les jeunes filles, c'est le même rituel : leur maman leur fait une piqûre.On a vu une courbe de croissance qui a cassé vers l'âge de 2 ans. Etant moi-même plutôt petite, j'étais un peu alerté et je ne voulais pas passer à côté de quelque chose.
L'hormone sous forme synthétique est administrée par une injection sous cutanée.
Grâce aux injections de l'hormone de croissance, Lara et louise ont d'abord rattrapé leur retard, ensuite le traitement leur a permis de maintenir tout au long de leur croissance un rythme régulier.
Autrefois elles étaient les plus petites de leur classe désormais elles ont la taille moyenne des jeunes filles de leur âge.
Le traitement leur a permis de "gagner" environ 10 centimètres. Il prendra fin à la puberté.On est quand même petites mais dans la moyenne. Quand on est petit on a des réflexions désagréables parfois, là non.
Un traitement plus efficace s'il est précoce
La famille de Lara et Louise est venue consulter très tôt, ce qui augmente l'efficacité du traitement mais c'est un peu l'exeption.
De nombreux enfants arrivent en consultation déjà adolescents, quand la médecine n'a plus beaucoup de marge de manœuvre pour agir.
Etre petit n'est pas une maladie alors certains généralistes tardent à réagir.
Le traitement de substitution commence lorsque le diagnostic de déficit en hormone de croissance est posé, par une prise de sang et une radio du poignet, selon des critères simples mais précis, explique le docteur Claire Jeandel.
Des examens dans le service permettront de vérifier si l'enfant peut bénéficier ou pas d'un traitement..On respecte des critères très simples de taille limite ou en-dessous des normes, de progression du poids inadapté à la taille, un seul de ces critères doit alerter.
Il est efficace pour 60 à 70 pourcent des jeunes patients.