Les grosses méduses semblent pulluler cet été sur le littoral héraultais : on en voit partout, flottant à la queue leu leu dans la bande des 300 mètres. Bon nombre viennent aussi s'échouer et mourir sur le sable.
Rhizostoma pulmo, c'est son nom ! Cet animal gélatineux de couleur bleutée, qui possède une ombrelle pouvant mesurer jusqu'à un mètre, se déplace généralement en bande, avec plusieurs centaines de compatriotes.
Si il est très fréquent de croiser ces imposantes méduses à la belle saison sur nos côtes, cet été, elles semblent particulièrement nombreuses : les nageurs qui s'aventurent un peu au large et les kite-surfeurs peuvent en témoigner.
Le week-end dernier, on en comptait aussi des dizaines échouées sur le sable, entre le Grand et le Petit Travers, au sud de Montpellier.
"Même si elles n’ont pas de filaments sous leurs ombrelle, leur contact demeure désagréable, car elles sont quand même urticantes. Mieux ne vaut mieux pas les manipuler, même mortes." explique Elvire Antajan, chercheuse en écologie du zooplancton à l'Ifremer d'Arcachon.
Un animal marin pas si connu
La vague de chaleur en mer qui a sévit pendant une dizaine de jours dans l'Hérault serait-elle responsable de ce phénomène ?
Les scientifiques avouent ne pas avoir de réponse ferme à ce sujet.
"Ces animaux se plaisent dans une eau entre 15 et 25 degrés", explique Delphine Thibault, océanographe et biologiste marin à l'université d'Aix Marseille.
"L’eau, en devenant plus chaude, peut être nuisible pour elles, ces méduses sont peut-être mal-en-point à cause de cela et c’est sans doute pour ça qu’on en retrouve échouées sur les plages en ce moment. Désormais, c'est terminé, grâce au mistral et à la tramontane : ces vents qui ont rafraîchi l’eau en surface et c’est bien mieux. Mais, c’est peut être aussi dû aux courants marins qui se modifient, un phénomène naturel de grande échelle qui nous échappe" reconnait cette biologiste qui est aussi maître de conférence à l'Institut Méditerranéen d'Océanologie.
Nous avons peu de données sur le comportement des méduses dans la bande des 300, il y a peu d’études car nous sommes très peu à travailler dans cette spécialité : on compte seulement 130 chercheurs au niveau mondial. Il n'y a pas assez d’argent pour financer les études.
Delphine Thibault, océanographe et biologiste marin à l'université d'Aix Marseille et à l'Institut
"Sous l'eau, on ne touche à rien !"
Mais il n'y a pas que les méduses qui croisent près des plages, en ce moment. Lors d'un reportage sur la prévention des noyades, effectué fin juillet avec les CRS sauveteurs du poste de secours du couchant, à La Grande-Motte, nous avons croisé une raie pastenague violette qui évoluait tranquillement en surface, à 100 mètres du bord.
Nous avons pu l'approcher en scooter des mers sans l'affoler. Une belle rencontre, à condition de savoir garder ses distances:
Ces raies n'ont pas l’habitude de voir des humains, elles n’ont pas peur de l’homme qui n’est pas un prédateur pour elles, mais attention à ne pas les caresser ! Leurs dards peuvent être dangereux. De manière générale, sous l’eau, il ne faut toucher à rien et ne pas jouer avec les animaux car on peut avoir de très mauvaises surprises !
Delphine Thibault, océanographe et biologiste marin à l'université d'Aix Marseille
La raie pastenague violette, proche de la raie pastenague, vit au large en Méditerranée et vient mettre bas au bord de l'eau.
Certaines peuvent atteindre une envergure de près de deux mètres et elles sont toutes venimeuses : gare au dard qui se trouve au bout de leur queue ! Elles peuvent s'en servir si elles se sentent agressées.
Ces raies, qui appartiennent à la famille des requins, apprécient les eaux chaudes de la Méditerranée.