Depuis le début de la rentrée universitaire et la reprise des soirées étudiantes, les associations ont enregistré de nombreux témoignages de jeunes hommes et jeunes femmes ayant été drogués au GHB, la "drogue du violeur". L'Agem, l'association des étudiants de Montpellier lance un message d'alerte.
Depuis moins d’un mois, plusieurs dizaines d’étudiants ont été drogués au GHB lors de soirées étudiantes. Connu pour ses propriétés sédatives et amnésiantes, le GHB a fait son apparition hors milieu médical, il y a une vingtaine d’années. Il est aussi connu sous le nom de «drogue du viol».
En règle générale, les effets attendus sont un sentiment de quiétude, une désinhibition et une légère euphorie. Lorsqu’il est pris à forte dose, le GHB peut faire l’effet d’un somnifère puissant.
Nouveauté, les hommes, contrairement aux idées reçues, sont aussi victimes de cette drogue.
Temoignages ou symptômes
Selon l'Agem, l'association générale des étudiants montpelliérains, les malheureuses victimes se comptent déjà par dizaines. Il faut donc surveiller son verre en soirée.
"Les soirées étudiantes ont repris depuis quelques semaines et des dizaines d’étudiants ont été droguées au GHB ou ont vu à temps une pilule dans leur verre, c’est beaucoup plus qu’en temps normal et c’est très inquiétant" contaste Edgard Bruel, président de l’association étudiante l’AGEM.
Le problème est de plus en plus prégnant à Montpellier avec un fait nouveau, la "drogue du violeur" touche désormais souvent des hommes, contrairement aux idées reçues jusqu'alors. "Les filles ne sont plus les seules victimes, de nombreux étudiants ont aussi été drogués, même des garçons costauds et qui ne sont pas forcement homosexuels" confirme Edgard Bruel.
Outre les viols et les agressions physiques et/ou sexuelles, l’autre mobile d'utilisation du GHB est de faire les poches des victimes et de littéralement les dépouiller. Certains agresseurs "s'amuseraient" à observer les effets euphorisants sur leur victime avec parfois des comportements dangereux.
Les gestes à adopter en soirée
- garder son verre avec soi
- recouvrir son verre de sa main
- s'entourer de personnes de confiance lorsque l'on sort et les alerter en cas de malaise
- veiller sur son entourage en soirée
- alerter l'établissement, et le cas échant l'association organisatrice, en cas de problème
En cas de doute, il est possible d'effectuer un test urinaire dans les 12 heures pour savoir si l'on a été drogué. Ensuite, il faut porter plainte même s’il est très difficle de retrouver le ou les auteurs des abus, même avec des caméras de vidéosurveillance.
"La capote de verre"
L'AGEM et son réseau envisagent l'achat de "capotes de verre" distribuées aux étudiants et étudiantes. Il s’agit de petits couvercles élastiques en silicone, avec ou sans paille, à mettre sur le verre pour le protéger. "C’est notre seul moyen de nous prémunir" conclut le président de l’association étudiante.
L’AGEM a contacté la mairie de Montpellier pour mener à bien ce projet.