Plusieurs bus électriques de sept constructeurs différents vont rouler sur le réseau TAM, entre mai et juillet, pour connaître celui qui est le plus adapté aux besoins de la Métropole. Mais attention, ils sont en test et ne prennent pas de voyageurs. Les clients sont remplacés par des poids, six tonnes de lest, pour simuler la charge du bus.
En France, depuis 2020, les grandes flottes de transports en commun doivent acquérir au moins 50% de véhicules "à faibles émissions", des bus propres principalement, lors du renouvellement de leur parc. Et à partir de 2025, il sera interdit de mettre en circulation, dans les métropoles, des bus neufs roulant à l’essence ou au diesel.
Alors Montpellier a décidé de miser sur des bus électriques qui rouleront en site dédié.
Sept bus électriques en test
12 mètres de long sur 2 mètres 55 de large, 70 places, aucun voyageur, au volant un chauffeur de la TAM et pourtant ce bus n’est pas siglé aux couleurs de la métropole de Montpellier.
Et pour cause, il est le premier d’une série de sept véhicules électriques qui vont être testés les uns après les autres, durant 15 jours.
On va rouler sur l'ensemble des itinéraires du réseau de la TAM pour évaluer la consommation en énergie du moteur électrique. Compte tenu des pentes, montées, descentes, utilisation de la clim ou du chauffage, de l'éclairage... Comme cela, on pourra juger une consommation moyenne pour les sept constructeurs.
Johann Servignat, directeur technique et des projets TAM.
Une expérimentation électrique afin de lutter contre la pollution de l’air en ville.
Nous allons acquérir 60 véhicules électriques pour pouvoir se déplacer dans la métropole en 2024, gratuitement et proprement, sans polluer, grâce à ce nouveau matériel.
Julie Frêche, déléguée aux transports et aux mobilités actives à la Métropole de Montpellier.
De Pignan à Grabels ou encore à Castries, cinq lignes nouvelles seront dédiées à cette nouvelle flotte. Avec aussi 100 nouvelles stations ou arrêts, de type tramway, avec ses quais, son éclairage et sa signalisation.
D’après la métropole, le projet Bustram pourrait permettre une économie de 19.000 automobiles ou voyages par jour. Une véritable alternative aux déplacements en voiture, avec en plus le tramway et la mise en service de la ligne 5 en 2025.
Un projet novateur de grande ampleur pour répondre à l’urgence climatique chiffré à 225 millions d’euros.
La loi et les aides à la transition énergétique
40.000 décès seraient liés chaque année en France à une exposition aux émissions de CO2, dont 57% proviendraient des transports.
D'où à Montpellier, la volonté de créer des bustram, 5 lignes de bus écologiques à haut niveau de service (BHNS) souvent roulant en site propre.
Les 5 lignes nouvelles, baptisées B1, B2, B3, B4 et B5 seront en service entre 2023 et 2025.
Dans le cadre d'un appel national à projets de transports collectifs en site propre, Montpellier s'est vu allouer début 2022, 20 millions par l'Etat. 18,3 millions pour les lignes B1, B2 et B3 et 1,68 million pour la ligne B4. C'est la plus grosse enveloppe pour l'Occitanie.
Montpellier doit aller vite à cause de la loi de transition énergétique qui l'impose, car il faut prévoir des infrastructures nouvelles pour ce matériel nouveau (stationnement et systèmes de recharge au dépôt et/ou sur les lignes) et surtout, il y a un calendrier précis des avancées pour pouvoir bénéficier des aides du gouvernement.
A cela s'ajoute la mise en place de la ZFE, Zone à Faibles Émissions, à Montpellier entre le 1er juillet 2022 et le 1er janvier 2026.
5 lignes en "site réservé"
La ligne B1 : Castries-Gare - Montpellier place de l'Europe en 37 minutes
12 kilomètres entre Castries à Montpellier (place de l’Europe) via Vendargues, Le Crès (quartier du Salaison), Notre-Dame-de-Sablassou à Castelnau-le-Lez et les pôles d’activité économique Euréka, Millénaire et Pompignane. La ligne 1 sera connectée aux lignes 1, 2 et 4 du tramway ainsi qu’à la ligne 2 de bustram et permettra de relier les communes de l’Est aux quartiers d’activités du Millénaire et d’Antigone. Avec 20 stations pour 7.500 voyageurs attendus par jour.
La ligne B2 : Montpellier-Sabines - Gare TGV Sud de France en 60 minutes
15,6 kilomètres entre le quartier des Sabines à Montpellier à la gare Montpellier Sud de France via les boulevards de la ceinture de Montpellier. Elle remplacera la ligne 15. Avec 32 stations pour 24.000 voyageurs attendus par jour.
La ligne B3 : Montpellier Stade Pierre de Coubertin - Montpellier Peyrou en 40 minutes
La ligne 3 optimisera les vitesses des lignes 6 et 19 et améliorera la desserte des quartiers prioritaires Cévennes et Mosson. 24 stations pour 11.000 voyageurs par jour.
La ligne B4 : Cournonsec - Montpellier Gennevaux en 25 minutes
14 kilomètres de Cournonsec à Montpellier (rond-point Maurice-Gennevaux) via Cournonterral, Pignan, Lavérune, dès que la future ligne 5 de tramway sera en service en 2025. 12 stations pour 5.500 voyageurs par jour.
La ligne B5 : Grabels Euromédecine 2 - Montpellier Peyrou en 30 minutes
La ligne 5 optimisera les vitesses des lignes 6 et 7 et reliera Euromédecine à Occitanie et au centre de Montpellier. 17 stations pour 7.500 voyageurs/jour.
Un maillage de transports publics pour la métropole avec les lignes traditionnelles de bus et le tram. Le tout prévu pour 2025 au plus tard, soit un an avant les Municipales de 2026.