L'école Marc Bloch, sur les Hauts de Massane à Montpellier, a été vandalisée. Des dégradations survenues quelques jours après l'incendie volontaire d'un autre établissement de ce quartier populaire. En colère, parents et habitants ont manifesté en présence du maire qui a annoncé plusieurs mesures.
Cela aurait dû être une dernière semaine de vacances commes les autres, pour les écoliers de Marc Bloch, dans le quartier populaire des Hauts de Massane, proche de celui de la Mosson à Montpellier. Mais mardi dernier, ils ont eu la mauvaise surprise de découvrir leur établissement vandalisé.
Vitre brisée, murs enfoncés
Les locaux portent encore les stigmates de ces actes : le verre d'une porte vitrée, brisé, a été temporairement remplacé par du contreplaqué. Des menuiseries et des murs ont été enfoncés, endommagés.Des ventilateurs neufs cassés
Un ordinateur et des ventilateurs ont aussi été cassés. Dans l'extension flambant neuve qui avait coûté 400.000 € à la Ville et qui doit servir à dédoubler les classes de CP/CE1, il a fallu ajouter le prix des réparations d'urgence."Si on laisse une situation se dégrader, ça en appelle d'autres"
Alors à une semaine de la rentrée, familles et habitants sont venus réclamer la sécurité et dénoncer une situation qui n'a que trop duré, comme l'explique Manuela Delbecq, la présidente de l'association des parents d'élèves :Là, ce qui se passe, c'est la partie visible d'une situation qu'on dénonce depuis de longs mois, voire pour certains depuis de longues années. Des gens qui habitent là depuis 10, 15 ou 20 ans disent que la qualité du quartier s'est dégradée : sentiment d'insécurité, d'incivilités, et les habitants sont dépassés. Or, si on laisse une situation se dégrader, ça en appelle d'autres. Ce qui est dommage, c'est qu'il faut toujours un drame pour que les choses bougent.
Le maire évoque des "petites frappes" qu'il faut sanctionner
Venu les écouter, le nouveau maire (PS) de Montpellier Michaël Delafosse a confirmé un dépôt de plainte et délivré un message de fermeté.Ce professeur d'histoire/géographie, qui a été un temps en poste au collège voisin des Garrigues, connaît bien le contexte local. Il a appelé les adolescents et les aînés à "protéger l'école pour montrer le chemin aux jeunes" et affirmé qu'il ne "se laissera pas intimider par des petits voyous, des petites frappes" :On ne dégrade pas en toute impunité ! Il faut défendre l'école publique, symbole du bien commun, celui de l'avenir de nos enfants, qu'on ne doit pas toucher. [...] Ceux qui ont fait ça, ils doivent sentir que la société n'est pas de leur côté. Il y a une seule loi en France, c'est celle de la République.
Rodéos à scooters et début d'incendie
Les parents, les habitants et la Ville ont commencé à échanger sur cette problématique qui touche tout le quartier des Hauts de Massane, où la façade d'une autre école a été volontairement incendiée en ce mois d'août 2020, où les résidents dénoncent des "rodéos scooters" qui auraient blessé des écoliers et des collégiens, et où les détritus et autres capsules de gaz hilarants s'amoncellent au sol aux abords des établissements scolaires. D'autres réunions sont prévues.Premières mesures et propositions
Les parents ont réclamé en priorité :- la sécurisation des accès aux établissements scolaires,
- le nettoyage plus régulier des abords des écoles et du collège.
Ils ont obtenu la pose de barrières pour empêcher les scooters de passer. A plus long terme, Michaël Delafosse a annoncé plusieurs mesures :
- un plan de soutien scolaire notamment destiné aux 15-16 ans "qui parfois basculent",
- des propositions de TIG (Travail d'Intérêt Général) pour que les auteurs soient sanctionnés une fois identifiés.
Les clubs sportifs en soutien
Khaled Baki, président du Montpellier Basket Mosson et du Conseil Citoyen des Hauts de Massane, espère être un modèle pour la jeunesse. A ses côtés, également venu soutenir les manifestants, Ahmed Gueddari, le président du club Montpellier Mosson Omnisports/Full Contact, prévient que les adultes ne laisseront pas le champ libre aux auteurs de ces méfaits :Il faut donner l'exemple à cette jeunesse, lui montrer que des gens qui ont grandi dans ce quartier peuvent être de vrais représentants des valeurs républicaines. [...] Il faut de la présence d'adultes qui travaillent et qui éduquent : on est là pour ça, en soutien de l'Education Nationale.