Les militantes d' " Osez le féminisme 34 " portent plainte suite à des agressions subies lors de la manifestation organisée pour la Journée de Lutte pour le Droit des Femmes.
Pancartes arrachées, insultes et intimidations...Lors de la manifestation du 7 mars 2021 à la veille de la Journée internationale des droits des femmes à Montpellier, plusieurs militantes d’Osez le Féminisme 34 (OLF34) et d'autres associations abolitionnistes du système prostitutionnel ont été agressées. Osez le féminisme a une position abolitionniste concernant la prostitution, soutenant la pénalisation des clients et l’abrogation du délit de racolage passif.
Avant le départ de la manifestation, un groupe de personnes, des jeunes hommes habillés en noir et des jeunes femmes, a exigé le retrait d’une banderole de l’Amicale du Nid portant comme inscription "Prévenir la prostitution". Une personne a arraché et emporté le fanion d’une manifestante en hurlant "On n’est pas d'accord avec ce que vous faites!" selon la présidente de l'Amicale du Nid.
Une autre personne a agressé un sympathisant d’OLF 34 aux environs de la gare. Cette personne a tenté d’arracher et a déchiré la pancarte portant l'inscription “L’entrée en prostitution se fait en moyenne à 13,5 ans . L'espérance de vie d'une personne en situation de prostitution est de 40 ans. Source: INSEE“.
Notre pancarte disant “L’entrée en prostitution se fait en moyenne à 13,5 ans, l'espérance de vie d'une personne en situation de prostitution est de 40 ans. Source: INSEE“ a été déchirée . Nous faisons de la prévention contre la prostitution. Cela ne plait pas à certains.
La prise de parole collective d’OLF34 et de Citoyennes Maintenant devant le Palais de Justice pour dénoncer le traitement des viols et des féminicides a été entravée. Selon les militantes associatives, le temps de parole a été monopolisé par des personnes munies d’un mégaphone. Il y a également eu des huées, des slogans et des chants hostiles.
Selon les militantes abolitionnistes, il s'agirait de membres d'associations aux vues divergentes sur les réponses à apporter au problèmes. Elles défendent et accompagnent les femmes qui souhaitent quitter le monde de la prostitution, d'autres militent pour la reconnaissance des droits des travailleuses du sexe.
On peut ne pas être d'accord et avoir des positions différentes sur la prostitution. Mais nous ne voulons pas nous taire et subir ces agressions.
" Les militantes et sympathisantes sont choquées et profondément attristées par ce déferlement de violences dont la portée symbolique est d’autant plus grande, que ces violences se sont déroulées pendant la journée internationale des droits des femmes, " selon Sonia Salami.
À la suite de la réunion de l’assemblée d’OLF 34, l' association a décidé de porter plainte et de communiquer à la police les photos des agressions.
L'objectif de la plainte est de prévenir et de dissuader d'éventuelles autres agressions.
Des événements similaires auraient eu lieu dans d’autres villes, à Toulouse, Tours et Paris.