Fuyant leur pays d’origine, l’Arménie, une famille de cinq personnes est arrivée à Montpellier en 2019. Déboutés du droit d’asile et expulsés du logement qu’ils occupaient, les cinq membres de cette famille bénéficient du soutien des parents d’élèves de l’école dans laquelle sont scolarisés leurs enfants.
“Les policiers sont venus les déloger à 7h du matin, vous vous rendez compte ?”. Nadège Monier est amère. Elle est institutrice à l’école primaire Paul Langevin à Montpellier. Dans sa classe, Maxim, un petit garçon né en Arménie et arrivé en France avec ses parents et son frère en 2019, est à la rue. La demande d’asile déposée par Garyk Tcherkhezian et son épouse Tehminé Mheyan a été rejetée. Ils ont été sommés de quitter le logement qu’ils occupaient, “alors qu’ils viennent d’avoir un bébé”, dénonce Nadège Monier.
Une première demande déboutée
Lorsqu’ils sont arrivés à Montpellier, après avoir déposé une demande d’asile auprès de l’OFPRA, l’office français de protection des réfugiés et des apatrides, la famille a pu être prise en charge par l'union départementale des associations familiales (UDAF) de l’Hérault. C’est cet organisme qui gère les centres de demandeurs d’asile dans le département et met à disposition des logements.
“Le dossier de demande d’asile était trop maigre”, déclare Nadège Monier. “Les Arméniens ne sont pas considérés comme étant en danger imminent, malgré les instabilités politiques”, déplore l’institutrice. Une fois que leur demande d’asile a été rejetée, Garyk Tcherkhezian et Tehminé Mheyan ont été informés qu’ils devraient quitter le logement mis à disposition par l’UDAF. “La préfecture a expliqué qu’ils ne sont plus considérés comme des demandeurs d’asile, qu’ils devaient quitter le logement, c’est comme ça, c’est la loi”.
Pas de solution de relogement
Et dès que leur demande d’asile a été rejetée, les tentatives d’expulsions de leur logement situé à Montpellier, entre les quartiers des Arceaux et L’écusson, ont été nombreuses. D’abord repoussée parce que la famille avait contracté le Covid-19, elle est devenue effective vendredi 26 novembre.
Au moment de l’expulsion, les forces de l’ordre auraient indiqué aux voisins que les cinq membres de cette famille seraient hébergés pendant les trois prochains jours dans un hôtel à Béziers. “Mais après ces trois jours à l’hôtel, ils dorment dehors”, s'est inquiétée Nadège Monier.
Les parents d’élèves se mobilisent
Lorsqu'elle a appris que deux des camarades de ses enfants étaient à la rue, Marie Nikichine a lancé l’alerte sur les réseaux sociaux. Ce lundi, elle était présente, devant l’école primaire Paul-Langevin à Montpellier pour déployer une banderole de soutien. “On compte maintenir la mobilisation tant qu’ils en auront besoin”, a déclaré ce lundi la mère de famille.
En contact avec les services de la mairie et de la préfecture, les soutiens de Garyk Tcherkhezian et Tehminé Mheyan ont lancé une pétition et espèrent récolter de nombreuses signatures. Ce lundi, le conseil départemental de l’Hérault a annoncé que la famille était autorisée à s’installer dans un logement à Palavas-les-Flots pour une durée d’un mois.