"La ruée des Fadas" aura bien lieu cet été ! Initialement prévue fin avril, cette course payante qui attire 6.000 participants près de Montpellier a été reportée au 30 août à cause du coronavirus. En attendant, son créateur héraultais se bat pour sauver l'entreprise jusque là florissante.
 

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Au chapitre économique, le coronavirus a d’abord frappé le secteur de l’événementiel : il est l'un des premiers à en avoir eu le souffle coupé.
Les entreprises qui en font partie comme celle de l’Héraultais Jérôme Bérard, ont vu leur chiffre d’affaire s’effondrer : l’arrêt brutal de toute activité en groupe les a quasiment mis à genoux.
 

Une formule florissante en danger 


Jérôme Bérard a créé "la ruée des fadas" en juin 2014, à Lattes, près de Montpellier.
Inspiré des courses d'obstacles militaires, son concept à lui est beaucoup plus léger dans l'esprit: il a imaginé une course à pied déguisée, sans chrono, où il faut "simplement" passer une trentaine d’obstacles sur un parcours de plusieurs kilomètres.
La formule a connu un succès fulgurant : six ans plus tard, elle a essaimé un peu partout en France.

L'an dernier, à Castries près de Montpellier, plus de 6000 personnes avaient payé entre 30 et 60 euros pour participer à l'édition 2019.
Un record de fréquentation pour cette course très physique mais bon enfant comme en attestait notre reportage de l'époque : 

 


Impossible de rembourser

« Pour fonctionner, nous devons vendre les billets d’entrée à l’avance et c’est ce que font généralement la moitié des participants. Cela nous permet d’investir dans différents modules dédiés à la course d’obstacles. Il nous est impossible de rembourser" explique le jeune entrepreneur.
 

Nous avons fermé les inscriptions depuis 3 semaines, résultat : il n’y a plus d’argent qui rentre dans les caisses !


Un budget de 80 à 120 000 euros par ville


De Lille à Strasbourg en passant par Paris ou Bordeaux, 10 grandes villes réclament désormais la formule à domicile chaque année.

L'événement sportif prend la forme d'un véritable village et déploie ses modules sur plusieurs hectares, sans oublier les immenses parkings aménagés pour accueillir les milliers de participants. 

Chaque événement coûte entre 80 000 et 120 000 euros. Mais depuis début mars, tout est suspendu.

Nos 6 employés sont au chômage technique. Et je ne parle pas de la vingtaine d’auto-entrepreneurs locaux qui vivent grâce à nous. Ce sont des loueurs de sonos, des maquilleuses, des constructeurs de modules, etc.."
 

6 dates sur 10 maintenues


« Nous avons tout annulé pour les mois d'avril, mai et juin et reporté 6 dates en fin d'été. La course de Montpellier, la plus emblématique et celle qui attire le plus de monde, a été reportée au 30 août".

C'est compliqué car nous n’avons aucune visibilité sur la sortie de crise. Ce serait plus simple si on nous disait tout de suite qu’on en a pour 6 semaines de confinement au lieu de renouveler cela tous les 15 jours.


Paradoxalement, Jérôme Bérard ne se voit pas relancer les choses trop vite. Il souhaite que son concept reste une aventure "fun", à vivre en groupe et basée sur l’entraide.


Or en ce moment, quand on croise quelqu’un dans la rue, on change de trottoir ! Même dans un mois, qui aurait envie d’escalader une palissade ou de sauter dans un bain de boue où 4000 personnes sont passées avant vous ? 

 
 

Un live sur Facebook pour répondre aux questions pratiques

La course de Montpellier devait avoir lieu fin avril, celle de Dijon et Strasbourg en mai.

Nombre de participants ayant déjà payé en ligne pour ces dates se posent des questions : pourront-ils bénéficier d'un report ?
Devront-ils changer de destinations si ils se sont inscrits dans l'une des 4 villes ou l'événement est définitivement annulé ?
  
Le directeur de la petite entreprise de Lattes a décidé d'organiser un live sur sa page Facebook jeudi 2 avril à 11 heures pour pouvoir répondre en direct à toutes ces demandes: 
  

"Le report des prêts bancaires ? La double peine !"  

Pour Jérôme Bérard, il n'y pas de doute, toutes les mesures économiques mises en place par le gouvernement seront insuffisantes.

Pour preuve, il cite le report des annuités par les banques : 
 


"Sur le principe, oui c’est super, mais en fait on vient d'apprendre qu'on allait devoir payer des intérêts supplémentaires. Le prêt est juste rallongé dans le temps et au final, notre crédit va nous coûter 900 euros de plus !" 

 

Les banques ne jouent pas du tout le jeu de la solidarité avec les entreprises, elles vont profiter de cette crise !  


Quant à la sauvegarde annoncée des entreprises « quoi qu’il en coûte »  selon la formule du gouvernement ?
"On n’en voit pas encore la couleur" affirme avec inquiétude le jeune entrepreneur.   

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