"Marche pour la justice, contre les agresseurs et leurs complices". Le comité de mobilisation des étudiants et doctorants de la fac de Droit de Montpellier appelle à une mobilisation, demain vendredi à 16h, alors que le doyen et le professeur suspectés de complicité sont suspendus.
Les répercussions de l'agression qu'ont subi la semaine dernière des étudiants occupant la faculté de droit de Montpellier sont loin d'être terminées. Alors que le doyen de la faculté et un professeur, suspectés d'avoir encouragé les hommes cagoulés qui ont blessé plusieurs étudiants, sont en garde à vue et que la ministre de l'enseignement a dors et déjà annoncé leur suspension, c'est à un nouveau moment de mobilisation auxquels sont appelés demain étudiants et professeurs.
Marche pour la justice, contre les agresseurs et leurs complices
"Les étudiants, victimes ou non des agressions, craignent un retour à l'université à cause de la présence de personnes mises en cause, quel que soit leur statut".
C'est un extrait du communiqué paru ce jeudi matin et qui appelle à une nouvelle mobilisation vendredi à 16H devant la faculté de Droit et de Science Politique de Montpellier.
Les étudiants réclament en effet des mesures conservatoires immédiates des enseignants, des chargés de TD, des étudiants et personnels accusés, pour garantir la sécurité des étudiants et la sérénité des enseignements.
Suspension jugée insuffisante
Pour les membres du comité de mobilisation, la suspension de Philippe Pétel et Jean-Luc Coronel de Boissezon n'est pas suffisante. Les étudiants demandent donc une vraie mise à l'écart, le temps de l'enquête, de tous les personnels ( étudiants et enseignants compris) ayant participé à l'agression à coups de battes de bois des étudiants occupant l'amphithéâtre.
Les conclusions de l'enquête administrative"seront rendues à la fin de la semaine", a précisé aujourd'hui la ministre de l'enseignement supérieur.
Et le président de l'université de Montpellier a annoncé que la faculté de droit ouvrirait à nouveau le 3 avril, ce que l'intersyndicale juge prématuré.
Selon Sophie Mazas, présidente de la Ligue des droits de l'Homme de l'Hérault:
"tant que les personnes qui étaient sous les cagoules n'auront pas été identifiées et sanctionnées, nous resteront dans une demi-mesure".
Plusieurs doctorants, chargés de Travaux dirigés, sont notamment accusés par des victimes et témoins d'avoir été parmi le commando cagoulé.
Sophie Mazas et l'intersyndicale réclament par ailleurs que "la sécurité ne soit plus confiée à la même société privée", dont les agents sont accusés d'avoir "accompagné le mouvement, y compris avec un taser, au lieu de s'interposer pour protéger les étudiants".
Soutien de l'université de Perpignan
De son côté, Fabrice Lorente, le président de l'université de Perpignan Via Domicia, dénonce "avec véhémence" ces actes de violence et espère que les enquêtes pénales et disciplinaires permettront de faire la lumière sur la responsabilité et l'implication de leurs auteurs.