Doona, étudiante transgenre s'est suicidée la semaine dernière à Montpellier. Elle s'est jetée sous un train à la gare Saint -Roch. Doona avait 19 ans. Les témoignages, hommages et soutiens ont afflué. Aujourd'hui Quentin, 19 ans, témoigne de ces difficiles parcours de vie.
Une étudiante transgenre de l'Université Paul Valéry Montpellier 3 s'est suicidée en se jetant sous un train, gare Saint-Roch, mercredi 23 septembre. Doona, 19 ans, étudiait en licence de psychologie et résidait à la cité universitaire Vert-Bois à Montpellier.
Si les causes exactes de son ne sont pas encore connues, cet acte désespéré fait suite à des tentatives précédentes, liées aux difficultés d'être acceptée par la société.
Les hommages survenus suite à son décès reviennent presque tous sur la souffrance et la solitude de Doona. Ses amis évoquent aussi la rapidité de l'évolution de son mal-être. Des reproches sont enfin adressés "au système médical".
#Doona, étudiante trans de 19 ans, a mis fin à ses jours mercredi 23 septembre à Montpellier. Elle aurait été menacée d’expulsion de son logement étudiant, ce que le @crousmontpel nie.
— Solène Leroux (@solenelll) October 1, 2020
De nombreux rassemblements se tiennent cette semaine en sa mémoire. pic.twitter.com/Es6bADZN2j
Le témoignage de Quentin
Parmi les témoignages, celui de Quentin. Quentin est né fille et se prénommait Aurélie, il y a 19 ans. Et comme il aime à le dire : dès ses premiers pas à l'école élémentaire, il a senti qu'il y avait quelque chose qui clochait :
"C 'est apparu dans l'enfance avec une différence. Le fait de se faire genrer au féminin qui me posait problème. J'ai été dans des groupes de soutien, " explique Quentin " Ensuite, il s 'agit d'assumer sa différence et d'essayer d'être bien avec soi-même, c'est important. "
Dans sa famille très conservatrice, seule sa mère est au courant de sa décision de changer de sexe. Les brimades au lycée et dans la rue commencent.
Le mal-être qui est présent avec nous-même et avec les autres, c'est au quotidien, ça ne s'arrête pas. Et ça continue sur les réseaux sociaux. C'est constamment une charge mentale qui s'accumule et finit par exploser.
Malgré cette pression psychologique permanente, Quentin s'attaque sans appréhension au parcours du combattant qui l'attend afin de modifier son état civil.
Aujourd'hui Quentin attend avec impatience sa première injection d'hormones prévue dans 2 mois.Ce sont des démarches qui prennent 1 à 2 ans rien que pour changer de prénom, pour le changement de sexe aussi.
" C'est une avancée, c'est du stress aussi, ce sont quand même des hormones . Ca change tout le corps, ça répartit les graisses, ça accentue la pilosité, ça change le timbre de la voix, " conclut Quentin " Mais c'est aussi beaucoup d'attente, cela fait un moment que j'attends ça. Bien entendu, j'ai besoin de soutien, c'est tout qui change, c'est comme revivre une adolescence, un nouveau départ. "
Si Quentin n'est qu'au début de sa transition physique, désormais l'ombre d'Aurélie s'est envolée définitivement.
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