Au centre commercial le Polygone de Montpellier, un centre de dépistage et de diagnostic du VIH et des maladies sexuellement transmissibles, le CeGIDD, est désormais installé. Le lieu, situé en plein centre-ville, s’est adapté pour mieux accueillir ses patients.
Le centre de dépistage et de diagnostic du VIH et des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD) a déménagé, et ce depuis mai dernier : "Avant nous étions un peu perdus à l’hôpital Saint-Eloi. Nous étions très motivés pour venir au centre-ville et sortir de l’hôpital. On voulait que les gens sortent de la structure de l’hôpital, qu’il n’y ait pas l’idée d’aller à la maladie, de ne pas aller à quelque chose de trop institutionnel et de pouvoir être un peu plus proche des personnes" explique Cyril Perrollaz, médecin généraliste au CeGIDD.
Des locaux accessibles et accueillants
Les locaux font près de 400m², des fresques ont été peintes sur les murs, pour rendre le lieu plus convivial. Pour l'équipe de permanents; médecins, psychologues, infirmiers et personnels administratifs, les conditions de travail sont aussi favorables à l'accueil des personnes venues consulter : "c’est beaucoup plus fluide, il y a moins de pression, moins d’agressivité," affirme Isabelle Minotti, infirmière au CeGIDD.
Un avis que partagent les patients de plus en plus nombreux : "Le fait que ce soit au centre-ville c’est bien, c’est beaucoup plus accessible. Dans tous les cas, je pense que des centres tels que celui-ci dans le centre-ville gratuit, il devrait y en avoir plus," nous dit un patient au détour d'une consultation.
Consultations gratuites et anonymes
Avec le contexte sanitaire actuel, la crise du coronavirus, le CeGIDD accueille uniquement sur rendez-vous. Les consultations sont gratuites et anonymes. Et l’écoute y est particulièrement privilégiée :
Les gens viennent chercher ici une expertise, ils ont l’impression qu’auprès des médecins généralistes, ou des gynécologues il va y avoir des tabous que nous on ne va pas forcément avoir ici. Je pense que quand les gens sortent d’ici ils sont assez surpris d’avoir pu aborder beaucoup de sujets qu’ils n’auraient jamais abordés, des questions qu’on ne leur a jamais posées. Cette écoute et cette expertise c’est vraiment ce que l’on recherche ici.
#SIDACTION ? Piqûre de rappel à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le #SIDA : le CeGIDD du @CHU_Montpellier propose un #dépistage gratuit et anonyme toute l'année. L'un des principaux outils de prévention des MST-IST reste le dépistage.
— CHU de Montpellier (@CHU_Montpellier) June 25, 2020
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Aujourd'hui, si le dépistage du VIH est en forte baisse, il n'en est pas de même pour les infections sexuelles : "Le problème du VIH a été considérablement amélioré avec l’utilisation des traitements préventifs que l’on appelle la PREP, un traitement médicamenteux qui prévient la maladie et qui a permis de baisser nettement le nombre de nouvelles contaminations. Mais à côté, nous avons toujours besoin de dépister les hépatites virales mais aussi toutes les autres infections sexuellement transmissibles, que ce soit la chlamydia, la syphilis qui elles, continuent à être assez fréquentes et donc c’est important de pouvoir les dépister," explique Cyril Perrollaz.
Dépister, traiter et soigner
Au centre de dépistage du polygone, tous les examens sont réalisés sur place et les résultats obtenus en une semaine : "La spécificité c’est qu’ici on les traite sur place. Donc les gens repartent avec des soins. La mission principale c’est vraiment le dépistage des maladies et infections sexuelles, donc aussi l’information sur les modes de contaminations, mais surtout le diagnostic et le dépistage. Et nous la chance que l’on a ici c’est que l’on a accès au traitement, donc les gens qui viennent se faire dépister on peut leur donner directement un traitement", nous dit Vincent Tribout, médecin généraliste.
L’année dernière, le centre de dépistage du VIH et des IST de Montpellier a accueilli 15 000 personnes en consultation et près de 30% ont eu des résultats positifs à leur test.
Le reportage de Luc Calmels et François Jobart.