Montpellier : un laboratoire veut démocratiser le test pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer

Depuis quelques semaines, le plateau de laboratoire montpelliérain Inovie traite le Noratest, une prise de sang pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer. Un test unique au monde. L'objectif est désormais de rendre ce test plus accessible et de d'orienter beaucoup plus rapidement les patients.

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Le plus grand plateau technique de biologie médicale de France se trouve à Montpellier. Depuis quelques semaines, Inovie, outre ces 20.000 tubes analysés par jour, traite le Noratest. C'est une prise de sang qui permet de détecter la maladie d'Alzheimer pour les personnes de plus de 55 ans qui présentent un ou plusieurs troubles cognitifs.
A l'origine de ce test, l'entreprise de biotechnologie Alzohis, dont le marquage CE du Noratest a eu lieu en 2019 et la commercialisation en 2021.

"Dès lors que le patient a un trouble cognitif, il peut consulter son médecin généraliste qui va lui prescrire un Noratest sur ordonnance", explique Olivier Martias, directeur médical de Alzohis. Puis le patient va dans un laboratoire de biologie comme Inovie Montpellier pour sa prise de sang.
"On va chercher deux marqueurs qui vont être perturbés en cas de maladie d'Alzheimer, la noradrénaline et la dopamine", précise le Dr Thomas Hottier, médecin biologiste et directeur général du groupe Inovie. Outre ces neurotransmetteurs, l'algorithme Noratest prend également en compte l'âge, le sexe, le résultat du test MMSE (degré de cognition du patient).

Quatre tubes sont prélevés et envoyés sur la plateforme technique de Marseille, pour Inovie, qui va faire l'analyse.

Trois semaines plus tard, le médecin traitant reçoit le résultat de ce test, un "score diagnostic". "Soit le patient a une suspicion de maladie d'Alzheimer, soit il n'a pas la maladie", complète Olivier Martias.

Puis le patient, s'il y a suspicion, est pris en charge par son médecin et orienté vers les centres spécialisés. "L'intérêt est d'avoir un diagnostic précoce pour éviter de l'errance thérapeutique et ne pas laisser les gens et leurs accompagnants dans l'inconnu et l'abandon", se réjouit Dr Thomas Hottier.
Olivier Martias développe ces avantages : "Le patient va pouvoir prendre en charge sa maladie beaucoup plus rapidement, se renseigner sur la  pathologie et son évolution. Et cela lui octroie le droit de choisir son avenir. Cela permet également de soulager les aidants, de les former et qu'ils bénéficient de toutes les aides existantes." Il note qu'il faut environ 24 mois pour obtenir un diagnostic de la maladie d'Alzheimer. Alzohis permet selon lui "de réduire l'errance diagnostique".

Un remboursement du test par la Sécurité sociale espéré

Ce test unique au monde, dont le brevet a été déposé dès 2011, trois ans avant la création d'Alzohis, est présenté aux professionnels de la gériatrie en congrès à Montpellier. Errance. "Plus tôt on intervient, plus tôt la personne, autonome, peut être à même de décider de ses propres choix", témoigne Claude Jeandel, professeur de gériatrie au CHU de Montpellier, qui rappelle qu'il n'y a, pour l'heure, pas de traitement efficace de la maladie.

Le Noratest coûte 250 euros et est à la charge du patient. Pour Thomas Hottier, l'objectif, ces prochains mois, est de le faire connaitre et de le rendre beaucoup plus accessible. "C'est une belle évolution, voire une révolution. Maintenant, il faut que ce test soit connu, plus accessible et remboursé comme un test de grossesse ou de cholestérol.".

La maladie d'Alzheimer concerne environ 50 millions de malades dans le monde, dont 900 000 en France avec 200 000 nouveaux cas par an, soit 600 par jour. La Journée mondiale Alzheimer a eu lieu ce mardi 21 septembre cette année.

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