Une banderole a été déployée lundi 3 octobre 2022 sur la façade de l'hôtel de ville de Montpellier, en soutien aux manifestations déclenchées en Iran par la mort de la jeune Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs. "La liberté vaincra, c'est le message que nous devons délivrer", a lancé Michaël Delafosse devant une centaine de manifestants.
Le visage de Mahsa Amini tout à côté de la devise de la République Liberté-Egalité-Fraternité. Plus qu'un symbole, une condamnation. Une banderole a été déployée ce lundi 3 octobre 2022 au fronton de l'hôtel de ville de Montpellier en "soutien aux Iraniennes et aux Iraniens qui luttent pour leur liberté et contre l'obscurantisme". La veille, à Paris, des milliers de personnes avaient déjà dénoncé la répression en Iran des manifestations antigouvernementales.
Sur le parvis de la mairie, en début de soirée, Les manifestants, une centaine environ et en majorité des femmes, ont repris en chœur l'hymne des manifestations en Iran, "Baraye" ("Pour") et la version en farsi du chant de la résistance italienne Bella Ciao, avant de scander le cri de ralliement des manifestants iraniens : "Femme, vie, liberté".
"Nous sommes réunis pour soutenir des millions d'Iraniens et condamner la barbarie et la brutalité du régime des mollahs", a déclaré l'avocate iranienne Soheila Rahimi, qui a reçu l'appui du barreau de Montpellier.
Interrogée par France 3 Occitanie, la vice-présidente de l'association Iran of the World n'a pas caché son inquiétude face à la dégradation de la situation sur place tout en gardant espoir. "Hier soir, ils ont piégé des étudiants dans des résidences universitaires et en ont tué ou blessé plusieurs. C'est grave. Alors c'est important pour nous d'avoir le soutien des citoyens français et surtout de la ville dans laquelle on habite. On ne sait pas vraiment où ce mouvement va nous emmener mais on peut espérer que ça finira par quelque chose de bien."
On ne sait pas vraiment où ce mouvement va nous emmener mais on peut espérer que ça finira par quelque chose de bien.
Soheila Rahimi, avocate iranienne à Montpellier
"Vive les femmes qui se soulèvent"
"La liberté vaincra. C'est le message que nous devons délivrer. Vive l'Iran libre. Vive les femmes qui se soulèvent. Vive les hommes qui les soutiennent. Faisons tomber les régimes théocratiques", a lancé de son côté Michaël Delafosse, le maire socialiste de Montpellier. "Le visage de Masha Amini nous oblige, nous pays des Lumières", insiste encore Michaël Delafosse sur son compte twitter.
Vague de protestations en Iran
Les manifestations se poursuivent en Iran malgré la répression depuis le décès de Mahsa Amini. Cette Kurde iranienne de 22 ans est morte le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile. Depuis, une vague de protestations secoue le pays.
A Téhéran, la capitale, et dans des dizaines d'autres villes, des milliers de jeunes femmes et hommes manifestent chaque jour leur colère, contre les restrictions de liberté, notamment pour les femmes, réclamant un changement total de régime. Malgré les coupures d'internet, de plus en plus longues et fréquentes, la contestation ne faiblit pas.