Montpellier : une cagnotte en faveur d'un papi livreur de repas à vélo pour acheter un fauteuil à sa femme handicapée

"Pierre" (prénom d'emprunt) complète sa retraite en travaillant comme livreur de repas à vélo. Son objectif : économiser pour offrir à son épouse lourdement handicapée un fauteuil adapté. Son histoire a ému Lisa Garcia et elle a lancé, sans le connaître, une cagnotte solidaire pour l'aider.

« Je l’ai croisé plusieurs fois avant le premier confinement l’an dernier, sur son vélo le soir, dans les rues de Montpellier, avec le sac réfrigéré, caractéristique du livreur de repas », raconte Lisa Garcia.

Ce qui a étonné la jeune femme, c’est l’âge du livreur : loin du profil étudiant qui prévaut dans ce type de travail d’appoint. Sur son vieux vélo, l'homme a, lui, largement dépassé l’âge de la retraite. Peu après, en octobre 2019, un article paru dans le Midi-Libre lui apporte quelques précisions.

Un fauteuil pour son épouse handicapée

Celui qui a bien voulu confier un petit bout de son histoire explique alors qu’il livre des repas à vélos pour acheter le plus vite possible un fauteuil roulant pour son épouse lourdement handicapée. Le fauteuil coûte 47 000 euros, la Sécurité Sociale et sa mutuelle en finance 10 000. Il lui faut économiser le reste et sa retraite ne suffit pas. Le septuagénaire n’aime pas se plaindre et n’a parlé de ses difficultés à personne, même pas à ses enfants car « c’est le rôle des parents de prendre soin de leurs enfants et pas l’inverse », comme il l’expliquera plus tard à Lisa. Il a d'ailleurs choisi un prénom d'emprunt, "Pierre", pour garder le secret sur ses activités de livreur.

La jeune femme est très touchée par l’histoire de "Pierre".

Il a l’âge de mon grand-père et je ne l'imagine pas du tout livrer des repas à vélo !

Lisa Garcia

"Comme un électrochoc"

Quelques mois plus tard, lors du premier confinement, elle revoit "Pierre" en bas de chez elle et décide de « faire quelque chose ».

« Quand je l’ai revu en bas de chez moi, toujours sur son vélo, en train de livrer des repas, ça a été comme un électrochoc. Alors qu’on se confinait pour protéger les plus âgés, lui continuait à travailler », précise Lisa Garcia.

Elle décide de lancer une cagnotte pour l’aider à récolter au moins une partie des fonds nécessaires, alors qu’elle ne l’a jamais rencontré.

La cagnotte démarre bien. En lisant le commentaire d’une donatrice, elle comprend que cette personne connaît le papi livreur. Elle la contacte par les réseaux sociaux et lui donne son numéro de téléphone pour que "Pierre" la contacte.

Retrouver "Pierre"

« Il m’a fait attendre deux jours. En fait il est très occupé, mais je m’inquiétais parce que je sais qu’il voulait rester discret et j’avais peur de sa réaction », se souvient la jeune femme.

Quand "Pierre" a rappelé Lisa, il était dans le tramway, enttre deux rendez-vous… et « pas hyper content » d’avoir été exposé contre son gré, comme le résume Lisa, « parce qu’on commençait à le reconnaître dans la rue.» "Pierre" a cependant vite compris la gentillesse du geste solidaire de Lisa et a accepté l’occasion offerte par la cagnotte en ligne.

Peu avant de déménager à Paris, Lisa a enfin rencontré "Pierre" et son épouse.

C’était incroyable, il y avait tellement d’émotions, des larmes aussi.

Lisa Garcia

Depuis, Lisa garde le contact et tient son "papi livreur" au courant de l’évolution de la cagnotte : plus de 23 000 euros en ce début avril. Dans quelques semaines, "Pierre" pourra peut-être acheter le fauteuil roulant perfectionné dont il rêve pour son épouse. Et ne sortir son vieux vélo que pour faire un peu d’exercice.

 

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