Le gouvernement a dévoilé un nouveau dispositif pour doter des quartiers difficiles d'effectifs et de moyens supplémentaires. Son déploiement est prévu en 2 temps, avec une première vague en fin d'année, comme à La Mosson à Montpellier. Et à l'été 2019 à Nîmes, quartiers Pissevin et Valdegour.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a inauguré ce mardi dans l'Essonne le dispositif des "quartiers de reconquête républicaine" (QRR), mesure-phare de sa police de sécurité du quotidien (PSQ), qui dotera trente quartiers difficiles d'effectifs et de moyens de police supplémentaires.
Ce dispositif prévoit le déploiement d'ici à décembre de 300 fonctionnaires supplémentaires dans une quinzaine de quartiers sensibles, dont La Mosson à Montpellier, puis une deuxième vague de renforts de 300 autres agents dans 15 nouveaux sites avant juin 2019, notamment dans 2 quartiers de Nîmes, au fur et à mesure des sorties d'écoles de police et des cycles de mutations.
Selon Beauvau, les premiers effectifs prennent leurs fonctions ces jours-ci dans des quartiers de Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Pau, Nouméa, Trappes et Corbeil-Essonnes où le ministre de l'Intérieur doit officiellement lancer le dispositif mardi après-midi, à la cité des Tarterêts après une première visite surprise lundi soir.
A Montpellier : des renforts dans le quartier de La Mosson fin 2018
"La philosophie de la PSQ est une approche sectorisée. L'idée des QRR est de concentrer les moyens sur un nombre limité de quartiers", fait-on valoir au ministère qui profite des nouvelles marges de manoeuvre opérationnelles permises par les quelque 10.000 recrutements supplémentaires de policiers et gendarmes prévus d'ici la fin du quinquennat.
Concrètement, chaque nouveau QRR bénéficiera de 15 à 30 renforts nets par rapport à leur effectif de base. Des jeunes policiers sortis d'écoles mais surtout des fonctionnaires expérimentés qui viendront renforcer des brigades spécialisées comme les BAC (brigades anti-criminalité) ou les BST (brigades spécialisées de terrain).
La lutte contre les trafics sera l'un de leurs objectifs majeurs, en particulier sur les stupéfiants, selon un modèle expérimenté à Marseille. Chaque département accueillant un QRR disposera d'une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) qui doit permettre un "décloisonnement" du renseignement criminel, avec un service chef de file.Les effectifs supplémentaires permettront "un renforcement de la présence policière sur le terrain mais aussi des unités en charge de l'action judiciaire de proximité", explique-t-on à Beauvau.
Autre objectif: le renforcement des contacts avec la population et les partenariats avec les élus et les autres administrations de l'Etat.
A Nîmes : des renforts dans les quartiers Pissevin et Valdegour avant juin 2019
Les 15 QRR supplémentaires en 2019 concernent notamment Nîmes. Les quartiers Pissevin et Valdegour devraient recevoir des renforts policiers au premier semestre.
D'ici la fin du quinquennat, 60 quartiers seront concernés par le dispositif.