Le ministère chargé du logement vient d'annoncer la création de places d'hébergement supplémentaires pour les sans-abris. En Occitanie, 902 places ont été créées depuis octobre dernier, un chiffre insuffisant pour les associations qui oeuvrent aux côtés des plus précaires.
La question de l'accès au logement est au coeur des problématiques de société. Selon les derniers chiffres de la fondation Abbé Pierre, environ 300 000 personnes seraient actuellement sans domicile fixe (SDF) en France, soit deux fois plus qu'en 2012.
Centre d'hébergement saturés
Une situation préoccupante pour les organismes qui oeuvrent quotidiennement aux côtés de ces personnes précaires et qui voient la situation se dégrader au fil des années.
Le constat est aujourd'hui sans appel : les centres d'hébergement d'urgence sont saturés. Pour trouver un hébergement en urgence, la liste d'attente est désormais longue.
Face à ce constat, le ministère chargé du logement a ouvert courant octobre, des places supplémentaires pour héberger les sans-abris.
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— DIHAL - Hébergement et Accès au logement (@dihal_gouv) December 10, 2020
➡️19 867 places supplémentaires mobilisées pour héberger des personnes sans-abri en complément des 177 442 places d’hébergement déjà ouvertes dont 26 000 pendant le premier confinement.
?948 places en centres médicalisés ouverteshttps://t.co/Lwkt5s3dRJ pic.twitter.com/sxVUQCIK5q
Des demandes importantes dans les Métropoles
Au total en Occitanie, 902 places ont été ouvertes et réparties par département en fonction des besoins :
- Gard : 238
- Hérault : 207
- Haute-Garonne : 149
- Ariège : 97
- Aude : 74
- Tarn : 51
- Pyrénées-Orientales : 49
- Hautes-Pyrénées : 15
- Aveyron : 9
- Lozère : 8
- Tarn-et-Garonne : 5
C'est bien souvent dans les métropoles que les besoins sont les plus importants, là où les loyers sont le plus élevés. "Dans les territoires ruraux, les loyers du parc privé sont les mêmes que ceux du parc social. Les personnes ont moins de difficultés à se loger", explique Sylvie Chamvoux, responsable de la Fondation Abbé Pierre pour l'Occitanie.
Selon la FAS (fédération des acteurs de la solidarité), ce chiffre est insuffisant.
Historiquement on a un important déficit de places dans la région Occitanie et plus précisément dans les départements de l’ex Languedoc-Roussillon moins. On a un retard conséquent à rattraper. On salue l’ouverture de places d’hébergements d’urgence, mais elles restent insuffisantes. On a encore des personnes qui sont à la rue.
Des besoins difficiles à quantifier
La fondation Abbé Pierre explique que 91% des appels passés au 115 (Samu social) se soldent par une réponse négative. "On est de plus en plus sollicités par des ménages qui ne peuvent plus payer leur loyer. Il faut que l’Etat mette des moyens supplémentaires. On a eu une année très difficile et je pense que ça va se répercuter sur les années suivantes", alerte Sylvie Chamvoux, responsable de la Fondation Abbé Pierre pour l'Occitanie.
Mais ce qui pose problème aujourd'hui c'est qu'il est difficile d'évaluer les besoins. Squat, bidonville, hébergement temporaires, etc... comment quantifier les personnes qui sont à la rue ?
Malgré tout, de nombreux indicateurs sont aujourd'hui révélateurs d'une hausse de la pauvreté en France. Secours catholique, Croix Rouge, Secours populaire, banque alimentaire : les bénéficiaires sont en très forte hausse ces dernières années.
Des hébergements souvent provisoires
Autre interrogation de ces organismes, la qualité de ces hébergements créés est "bien souvent limitée. Ces places supplémentaires sont dans des mobil-homes où dans des centres qui ne sont pas ouverts 24h/24, cela signifie que les SDF doivent quitter l'hébergement le matin", détaille Lise Combes.
Il est plus que nécessaire de créer des solutions d'hébergement durables et investir ainsi dans des projets sur la durée.
Il faut offrir un accompagnement qui permette d’aller vers autre chose, pas seulement un toit pour la nuit.
Pour apporter des solutions de logement durables, le gouvernement a annoncé en février dernier un grand plan national de mobilisation des logements vacants. L'objectif : lutter contre les habitations vides pour permettre aux Français de mieux se loger.
En Occitanie, près de 5000 logements sont concernés en zone dite tendue (où la demande est importante), mais les mesures concrètes se font encore attendre.