On aurait tendance à penser le contraire et pourtant... Une étude publiée par l'association des maires ruraux de France l'affirme, en moyenne, les habitants des zones les plus rurales vivent 2 ans de moins que ceux des villes.
« On alerte depuis de nombreuses années sur cette situation», explique Dominique Dhumeau, vice-président de l'association des maires ruraux de France en charge des questions de santé. Car les chiffres récoltés pour cette étude par le chercheur de Montpellier Emmanuel Vigneron, font froid dans le dos.
En moyenne, les hommes habitants des départements hyper ruraux (dont la densité de population est très faible comme la Lozère), vivent 2,2 ans de moins que les habitants des zones très urbaines. Pour les femmes, l'écart est fixé à 0,9 années. Ainsi, en 2019, l'espérance de vie pour les hommes dans les zones très rurales était de 78,5 ans alors qu'il est de 80,7 ans en milieu urbain.
Des écarts qui se creusent avec les années
Autre élément intéressant, l'étude nous apprend que les écarts d'espérance de vie s'aggravent depuis 30 ans. Exemple : en 1990 les hommes habitants les zones les plus rurales vivaient en moyenne 0.3 années de moins que ceux des villes (soit environ 4 mois). En 2019, l'écart est bien plus important puisqu'il passe à -2.2 années. Pour les femmes, il passe de -0,2 en 1990 à - 0.9 ans en 2019.
Comment expliquer ces inégalités ?
D'après Dominique Dhueux, il existe une corrélation entre la politique de fermeture des centres médicaux de proximité des 20 dernières années et les chiffres de l'étude : « On paie les choix politiques des vingts dernières années. Il n'y a pas assez de médecins à la campagne, et c'est la population qui finit par le payer» . Ainsi, c'est un cercle vicieux : les conditions d'accès aux soins sont moins bonnes à la campagne, alors on se soigne moins.
Selon l'association des maires ruraux, la solution est simple : il faut continuer à développer la télémédecine et imposer aux jeunes médecins de venir s'installer à la campagne. Pas certain que ces idées soit du goût des jeunes médecins...