Occitanie : les radios associatives, exclues du plan de relance, crient à l'injustice

Les radios associatives de l'Occitanie ont lancé un appel aux représentants politiques locaux pour contester leur exclusion du plan de relance économique. Elles estiment avoir été mises de côté au profit des radios commerciales. 700 emplois sont en jeu en France.

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Les radios libres ont aussi souffert des conséquences de la crise sanitaire liée au Covid-19. Pourtant, aucune aide exceptionnelle n'est prévue pour ces médias locaux dans le plan de relance national. C'est ce que dénonce le Collectif des Radios Libres d'Occitanie (CRLO) dans une lettre ouverte aux députés et sénateurs.

Son président, également directeur de Radio Clapas (93.5) à Montpellier, Bruce Torrente, dénonce le traitement de faveur des radios privées dans le projet de décret du gouvernement, qui vise à compenser la baisse de leurs revenus publicitaires pendant le confinement.

"Ce projet qui bénéficie aux grands réseaux musicaux et aux réseaux de radios franchisées vise à offrir 30 millions d'euros aux seules radios commerciales en 2020 dans le cadre du plan de relance", explique-t-il."Ces radios-là font du business, nous on fait de la radio de proximité. On dit qu'il faut aider les petits commerçants mais on ne fait pas un geste envers nous. Les radios associatives sont pourtant les premiers employeurs au niveau national devant les autres radios." 

Selon le CRLO, "700 à 800 emplois sont en jeu en France, soit en moyenne plus d'un emploi par radio". L’Occitanie compte 92 radios associatives. Le département de l'Hérault en compte 14.

Un fond de soutien insuffisant face au Covid-19

Les radios associatives reçoivent déjà des aides de l'Etat et des collectivités locales via le fond de soutien à l'expression radiophonique (FSER). Des sommes qui sont loin de couvrir un budget annuel, autour de 100.000 euros pour un média local, principalement alimenté par des projets radiophoniques menés en lien avec les communes ou des partenaires privés. Autant de contrats qui sont tombés à l'eau pendant le confinement.
 

"Nous avons des ateliers pédagogiques et intergénérationnels, où nous faisons venir des élèves dans les Ehpad pour que les petits posent des questions sur ce qu'ils n'ont pas vécu, qui ont été annulés", confirme Bruce Torrent. Un gros projet de plusieurs émissions sur les 800 ans de la faculté de médecine de Montpellier, en collaboration avec la radio Divergence FM et Radio Campus, a également dû être repoussé. Autant de trous dans le budget de ces médias de proximité.
 

On nous répond que le fond de soutien de l'Etat va être renforcé. Mais il s'agit d'aides pour de nouvelles radios et non d'une réponse à la situation exceptionnelle que nous avons connue. Il ne faut pas croire que les radios associatives vivent sur les subventions de l'Etat. Ca ne représente que 30% du budget. En tout nous avons perdu 15 000 euros pendant le premier confinement. 

Bruce Torrent, radio Clapas

Une radio historique de Montpellier en grande difficulté

La radio Divergence (93.9) a également été mise à mal par la crise sanitaire. Avec des dettes à rembourser suite au détournement de 50 000 euros par son ancien dirigeant, et des aides moins élevées cette année, le confinement a gravement atteint ses finances déjà fragiles. Bruno Bertrand, unique salarié, est pessimiste quant à l'avenir de cette radio historique, fondée en 1987. "On nous appelle le petit France culture du sud. On émet depuis 34 ans. Mais si rien ne s'arrange je ne sais pas si l'on passera l'année 2021."

Pour Divergence FM aussi, les aides ne représentent que 20% du budget. "C'est une ineptie de penser que ça couvre nos dépenses", estime Bruno Bertrand, qui énumère les difficultés à venir : les loyers et les charges à payer, les dossiers de subventions à remplir pour l'année prochaine. "Une partie des aides est conditionnée par les projets que l'on met en place. On espère que l'Etat sera conciliant sur cette période où tout a dû être abandonné."

Avec ses cinq salariés en CDI, Radio Clapas redoute de ne pas pouvoir payer les charges URSAFF à la fin de l'année. Le collectif a envoyé une cinquantaine de courriers à des représentants politiques locaux. Il y indique que leurs représentants syndicaux au niveau national, le SNRL (Syndicat National des Radios Libres) et la CNRA (Confédération Nationale de Radios Associatives), ont "travaillé sur des contre-propositions équitables raisonnables sur le projet de décret, que nous avons soumis au ministère de la Culture, à la Direction générale des Médias et des Industries culturelles et au CSA". Ils espèrent notamment que certains députés pourront porter leur voix au sein de l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement.

En attendant, les radios associatives actuellement fermées, continuent d'émettre. 
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