En Occitanie, les sportifs "oubliés" de la crise du Covid craignent pour leur survie

Pour ce reconfinement, le Gouvernement a acté le maintien des compétition professionnelles. Bonne ou mauvaise nouvelle pour les clubs ? La décision interroge, certains clubs craignent d’aller tout droit vers la faillite. Les matches à huis-clos ne sont pas viables financièrement pour eux.

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Dans le milieu du sport, les recettes des clubs sont assez hétérogènes. Les clubs de football vivent essentiellement des droits TV, mais pour les autres disciplines c'est plus compliqué. Les fonds proviennent bien souvent des billetteries ou des sponsors. 

Des finances dans le rouge

Avec la crise du coronavirus, les matches se jouent désormais à huis clos et c'est là que le problème se pose pour ces clubs professionnels. L'essentiel des recettes doit être abandonné faute de spectacteurs. 
 

On ne comprend pas pourquoi on stoppe les championnats amateurs et pas professionnels. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. La problématique c’est que les clubs professionnels dépendent essentiellement de la billetterie. Maintenir le huis clos c’est quasiment les mettre en situation de danger.

Kamel Chibli, vice-président du Conseil régional d'Occitanie en charge de l'éducation jeunesse et sport

 Face à ce manque à gagner conséquent, de nombreuses disciplines montent au créneau et les clubs alertent sur leur situation financière. C'est le cas par exemple du rugby ou encore le basket.

Un match du Stade toulousain peut rapporter par exemple jusqu'à 500 000 euros de recettes sur la billetterie. "Le rugby est aujourd’hui le sport le plus impacté car c'est lui qui a le plus de spectateurs", précise Kamel Chibli.

Quel avenir pour ces championnats avec les reports et annulations en cascade ?

Du côté des Dragons Catalans, une difficulté supplémentaire s'est présentée lors de la reprise de la compétition. "Notre championnat se tient en Angleterre, c’était très difficile de le maintenir car on est soumis à un protocole strict. Quand on se déplace pour un match on doit prendre un avion privé pour nos joueurs et même privatiser les terminaux à l'arrivée. Pour nous, financièrement ce n’est pas viable. On a fait d’énormes sacrifices financiers pour faire ce championnat" explique Yannick Rey, responsable de la communication du club. 

Le club a également dû faire face à des annulations en cascade, un frein pour la motivation de l'équipe. 

On a repris la compétition en août, on savait qu’on avait un calendrier très serré. Mais à chaque fois on a eu des cas Covid, ça a été difficile sportivement. On n’a jamais réussi à trouver le rythme, repartir après trois semaines d’arrêt, c’est compliqué. 

Yannick Rey, responsable de la communication des Dragons Catalans

 
Yannick Rey poursuit, "on a réussi à s’en sortir pour cette saison car la chance qu’on a eu, c’est qu’on n'a aucun sponsor et supporter qui n'a demandé de remboursement. Après, combien de temps ça va durer, on ne sait pas, on a pu tenir une saison, est-ce-qu’on pourra en tenir une seconde ?C’est plus compliqué".

Des aides du gouvernement, oui mais pour quand ?

De leur côté, les clubs professionnels de volley-ball évoluant en ligue A ont demandé "la suspension provisoire du championnat jusqu'au 1er décembre et le report des matches sur la période allant du 26 décembre au 17 janvier".
 

Pour nous c’est compliqué, on est pris entre notre de volonté de jouer si on peut car c’est le cœur de métier, notre raison d’être et puis les problèmes économiques qui se posent. Chaque match de championnat qui s’effectue à huis clos,on perd environ 45 000€. On arbitre entre tout cela, c’est difficile.

Jean-Charles Caylar, Président du Montpellier Volley Université Club


Face à cette situation, la vice-présidente déléguée à la jeunesse et aux sports, à la culture et patrimoine, à la solidarité et handicap de la Région Nouvelle-Aquitaine Nathalie Lanzi et le vice-président délégué à l’éducation, à la jeunesse et aux sports de la Région Occitanie, Kamel Chibli, ont signé une tribune intitulée "le sport : grand oublié de la crise, un monde à vif".

Le gouvernement de son côté a promis de débloquer une enveloppe de 100 millions d’euros pour compenser les pertes financières. Mais pour l'instant elle n'a pas encore été distribuée, or il y a urgence pour la survie de ces clubs.

"Le gouvernement nous a promis une exonération des cotisations sociales patronales, en septembre, octobre et novembre. Quant à l’enveloppe, on ignore comment elle va être répartie. D’après ce que j’ai pu comprendre ce serait une analyse menée club par club", ajoute le président du Montpellier Volley Université Club.
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