"On a peur de l'inconnu", des réfugiés ukrainiens expulsés par une commune de l'Hérault bientôt accueillis à Montpellier

La décision est tombée en début de semaine, après un conseil municipal animé. Les quinze Ukrainiens résidant à Assas, au nord de Montpellier, vont devoir quitter leurs hébergements à la fin de l'été. C'est un choc pour ces réfugiés comme pour les habitants et les associations car l'avis d'expulsion a été rapide et le délai d'exécution très court.

Plusieurs familles ukrainiennes vont dire adieu au village d’Assas dans l’Hérault. Le 31 août prochain, date fixée par la mairie, les quinze réfugiés n’auront d’autre choix que de quitter les gîtes municipaux attribués par la ville depuis mars 2022. La décision est tombée comme un couperet.

"Il y a eu des rumeurs et c’est en discutant avec différentes personnes qu’on a compris qu’il y aurait une expulsion et puis on a vu un papier officiel de la mairie" explique Tania, réfugiée ukrainienne.

Bien sûr, on a peur de l’inconnu, déménager avec nos enfants et vivre dans une chambre tous ensemble, tout ça c’est démoralisant.

Liudmyla, réfugiée ukrainienne à Assas.

Le soutien de la population et des associations

Un bouleversement qui touche aussi les habitants. Yves parle couramment le russe, il a construit un lien fort avec ces réfugiés dès leur arrivée, il y a 16 mois. Alors depuis l’annonce, il s’inquiète pour leur avenir.

"Les conditions de vie vont être plus difficiles qu'ici. Même si ici, il y a déjà 2 familles par appartement et une personne qui dort dans la cuisine" se lamente Yves, habitant d'Assas.

Ces familles seraient relogées dans l’ancien EHPAD Les Violettes situé à Montpellier, à 30 minutes d’Assas. Problème, les cours de français donné au village par une association prendront fin avec le déménagement en raison de la distance.

Pour l’un des membres, cette décision d’expulsion a été prise trop rapidement.

On aurait pu aménager un calendrier plus long... jusqu'au 31 décembre par exemple. On aurait pu séparer le sort des familles avec enfants, de celui des femmes seules. On aurait pu trouver des compromis. Mais non, c'est un NON de la mairie assez violent.

Jacky Vilaceque, trésorier de l'association Mots-clefs pour l'avenir.

"Il faut trouver une solution durable"

La véritable raison de cette expulsion est-elle économique ? Pour la commune, il n’en est rien. Les élus disent n’avoir pas hésité à tout mettre en place pour soutenir et aider ces réfugiés jusqu’à maintenant.

"Au début, on a tout mis en oeuvre pour les accueillir. Personne ne peut rien nous reprocher. Mais il doit y avoir une fin. Et cela ne sera pas la fin de la guerre en Ukraine car ils ne veulent pas repartir. Donc, il faut trouver une solution pérenne et la commune d'Assas ne peut être seule à la supporter et en totalité" nous a confié Jean-Pierre Charpentier, adjoint au maire, chargé du commerce et des entreprises.

Après le 31 août, les familles ukrainiennes vivront donc temporairement dans des chambres de l’ancien EHPAD de Montpellier, géré par une autre association.

Reste beaucoup d’inconnus, notamment pourront-elles emmener leurs animaux, où seront scolarisés les enfants et surtout pour combien de temps ?

Ecrit avec Elise Regaud.

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