Comme prévu par le préfet de l'Hérault, le dispositif d’hébergement temporaire qui était proposé dans l’ancien EHPAD "Les Violettes" à Montpellier a pris fin, ce samedi 30 avril. Il accueillait 126 personnes depuis le 25 octobre dernier.
Un mois après la trêve hivernale, ce site d'accueil d'urgence vient de fermer.
Réquisitionné par le préfet de l’Hérault, l'ancien EHPAD accueillait les occupants de 2 anciens bidonvilles de Montpellier situés à Nina Simone et Pablo Picasso, évacués en raison des risques importants de sécurité. Mais il y avait également des personnes en situation de précarité mises à l’abris pendant la période hivernale après un demande d'urgence du 115.
L’établissement, propriété d’Aésio Mutuelle, a pu héberger 126 personnes (soit 37 familles).
Selon la préfecture de l'Hérault : "Tous les résidents ont désormais quitté la structure et se sont vus proposer une offre d’hébergement : soit en intégrant un logement dans le cadre du droit commun, soit en entrant dans un dispositif d’hébergement d’urgence avec poursuite d’un accompagnement social".
Des incendies et des expulsions
En octobre 2021, l'incendie du camp de Roms avenue Nina Simone était le 3e en 3 semaines, après ceux du Mas Rouge et du lieu-dit "Zénith 2". Le feu s'était déclaré vers 5 heures du matin et avait ravagé 10 caravanes et 4 voitures sur cette artère du nouveau quartier du Millénaire à Montpellier.
Les associations humanitaires s'étaient émues de cette "série noire", une plainte avait même été déposée car certains témoins affirmaient avoir vu des hommes cagoulés tirer en l'air pour terroriser les familles avant que les sinistres ne se déclarent.
Médecins du Monde avait alors dénoncé sur sa page Facebook "le contexte d'un climat délétère marqué par des discours dégradants et stigmatisants vis à vis des personnes vivant en bidonvilles tenus par le plus haut représentant de l'Etat dans l'Hérault".
Accueils d'urgence, hébergements et évacuations
L'ONG médicale et humanitaire en profite pour relancer le débat sur l'accueil des SDF à Montpellier.
Selon Médecins du monde : "l'accueil de plus d'un millier de réfugiés ukrainiens, ces 6 dernières semaines, dans l'Hérault, montre qu'il est possible de ne pas laisser des gens à la rue".
Ils demandent donc l'arrêt des expulsions afin de rechercher des solutions alternatives. Pour eux, il s'agit plus d'une question de volonté que d'un manque de moyens.
Le préfet de l'Hérault a par ailleurs précisé que "des évacuations de squats, visant notamment des personnes en situation irrégulière, seront menées dans les prochaines semaines".
En ligne de mire, une trentaine de personnes, dont de nombreux demandeurs d'asile, abrités depuis plus de 18 mois dans les locaux de l'ancien bureau de poste de la Pompignane. Un bâtiment qui appartient à la Société d'aménagement de la métropole de Montpellier. Tous risquent l'expulsion à partir du 3 mai.