Le camp de Roms de l'avenue Nina Simone à Montpellier a été évacué ce 25 octobre. Le préfet de l'Hérault multiplie les démantèlements de bidonvilles depuis sa prise de fonction en août. Cette fois, il annonce que les expulsés ont été temporairement relogés dans un ex-Ehpad réquisitionné.
Victime d'un incendie le 16 septembre dernier, le bidonville de l'avenue Nina Simone à Montpellier a été évacué lundi 25 octobre sur décision de la préfecture de l'Hérault qui précise dans un communiqué que les expulsés ont été immédiatement relogés :
Les 59 occupants du bidonville ont été mis à l’abri dans l’ancien Ehpad "Les Violettes", réquisitionné sur décision du préfet de l’Hérault. L’établissement, propriété de Languedoc Mutualité AESIO Santé, a été aménagé pour accueillir ces populations avec des équipements de première nécessité.
Relogement temporaire et accompagnement social
Cet hébergement s'avère néanmoins provisoire puisque la préfecture précise qu'il prendra fin avec la trève hivernale des expulsions locatives, soit le 30 avril 2022. La Croix Rouge a été mandatée pour accompagner les familles dans leur recherche de relogement et leurs projets d'insertion.
#Urgence ▶️ ⛑ Mise en place par les équipes @CroixRouge34 d’un accueil d’urgence pour 5️⃣0️⃣ personnes suite à un incendie sur #Montpellier. pic.twitter.com/2cLGQIbEXl
— Croix-Rouge Hérault (@CroixRouge34) September 16, 2021
Quant aux deux terrains sur lesquels était établi le campement, ils vont être sécurisés et remis en état "pour prévenir toute nouvelle installation". Ils appartiennent à la ville et à la métropole de Montpellier.
Danger pour les familles et trouble à l'ordre public invoqués
Le préfet de l'Hérault, Hugues Moutouh, a fait procéder à l'évacuation de plusieurs campements de Roms et de squats dans la métropole de Montpellier depuis sa prise de fonction il y a quelques mois, justifiant son action par le fait qu'ils "constituent à la fois un danger pour les familles qui y vivent, et une source de troubles à l’ordre public".
La plupart de ces expulsions sont intervenues à la suite de départs de feu.
Départs de feu en série, les associations réclament une enquête
L'incendie du camp de l'avenue Nina Simone était le 3ème en 3 semaines, après ceux du Mas Rouge et du lieu-dit "Zénith 2". Le feu s'était déclaré vers 5 heures du matin et avait ravagé 10 caravanes et 4 voitures sur cette artère du nouveau quartier du Millénaire. Les associations humanitaires de la ville s'étaient émues de cette "série noire", une plainte avait même été déposée car certains témoins affirmaient avoir vu des hommes cagoulés tirer en l'air pour terroriser les familles avant que les sinistres ne se déclarent.
Médecins du Monde avait dénoncé sur sa page Facebook "le contexte d'un climat délétère marqué par des discours dégradants et stigmatisants vis à vis des personnes vivant en bidonvilles tenus par le plus haut représentant de l'Etat dans le département".