Les commémorations du 80e anniversaire de la Libération de Montpellier ont eu lieu ce week-end, marquées par un temps fort : une reconstitution du défilé de la Libération. L'Histoire a pris vie sous les yeux des habitants grâce à 70 figurants, marqués par l'émotion.
Deux chars d'assaut face à face sur la promenade du Peyrou, entourés par des résistants et des forces de l'armée française de Libération. C'est l'image insolite car anachronique qu'ont pu observer les spectateurs samedi 31 août et dimanche 1er septembre, à l'occasion du 80e anniversaire de la Libération de la ville.
Pour la reconstitution de cette scène incontournable de l'Histoire de France, 70 figurants, souvent passionnés d'Histoire, ont revêtu leurs habits d'époque. Certains ont même fait le déplacement avec leur propre véhicule de collection. Entre les chars et les tractions, Jean-Marc Revelli, venu de Candillargues, à 20 km de Montpellier, conduit fièrement sa Jeep Hotchkiss de 1952, du nom d'une ancienne marque française d'automobile.
J'ai le cœur qui bat, j'en ai presque les larmes aux yeux."
Jean-Marc Revelli, figurant du défilé et petit-fils de résistant
Sur les traces de son grand-père résistant, Jean-Marc a du mal à cacher son émotion lorsqu'il traverse Montpellier sous les acclamations du public : "J'ai le cœur qui bat, je suis content, ému, j'en ai presque les larmes aux yeux ! C'est bien ce défilé : ça regroupe tout le monde, on partage tous la même joie." Sur le siège passager, sa femme, Véronique Revelli, complète, sourire aux lèvres : "On a des émotions d'être ici, car on ne voudrait pas que cet épisode historique soit oublié."
Rémi Marquet, habillé en soldat de l'armée française de Libération, ce contingent de Français qui ont traversé la Manche pour rejoindre le Général de Gaulle et libérer la France, a lui aussi, le cœur "rempli de fierté."
Nous sommes des passeurs de mémoire entre l'ancienne et la nouvelle génération, qui n'a pas forcément conscience de ce qu'il en a coûté pour être en paix.
Rémi Marquet, figurant du défilé
"Nous sommes des passeurs de mémoire entre les personnes qui ont vécu cela et les nouvelles générations, qui vivent en paix et qui n'ont pas nécessairement conscience de ce qu'il en a coûté." Ce passionné d'Histoire, qui se défend d'être un "nostalgique", est reconstitueur, c'est-à-dire qu'il participe aux reconstitutions historiques, depuis 15 ans. "Il ne faut pas oublier qu'il y a 80 ans, des jeunes gens, qui avaient souvent une vingtaine d'années, sont morts pour qu'aujourd’hui on soit libres. C'est ça le message qu'on veut faire passer" développe Laurent Berton.
"C'est important que les enfants voient ça"
Habillé en Général de Lattres de Tassigny, officier libérateur de Montpellier, il est le président de l'association Mémoire Languedoc 44, qui a organisé cette reconstitution historique entre la promenade du Peyrou et la place de la Comédie. Au passage de la parade, beaucoup de spectateurs, de signes de mains et de joie. "Ça fait partie de l'Histoire et de leur histoire, donc c'est important que les enfants voient ça, c'est génial ces reconstitutions", s'enthousiasme un père de famille, accompagné de son fils et d'un ami de ce dernier.
Pour traverser la plus célèbre place de Montpellier, il faut se frayer un chemin dans la foule de curieux qui scrutent les figurants en tenue de résistants ou se prennent en photos devant les Jeep. Laurent Berton l'avoue, il ne s'attendait pas à un tel engouement. La preuve que tout le monde n'a pas oublié les héros du passé. Dans l'Hérault, au moins 200 résistants sont morts déportés, pour notre liberté.