"Il raconte la journée presque heure par heure" : Jean Dieuzaide, témoin d'une époque, photographe de la Libération dans le sud de la France

À l'occasion du 80e anniversaire de la libération de Toulouse, ce lundi 19 août 2024, Jean Dieuzaide est mis à l’honneur sur le parvis de la gare de la ville. Du repli allemand aux villes martyres, le photographe sillonne les routes du sud de la France pour témoigner de cet événement qui continue de marquer les esprits et fait écho aux conflits actuels.

Le 19 août 1944, Jean Dieuzaide immortalisait la croix de Lorraine plantée au sommet de la gare Matabiau de Toulouse (Haute-Garone). 

80 ans après, 80 photographies de ce moment historique sont exposées sur le parvis de la gare. Les clichés documentent la Libération de Toulouse et l'exaltation des premiers jours de liberté, après 20 mois passés sous le joug des nazis.

Une histoire qui se répète

La mise en abîme des clichés du centre-ville saisit les passants. L'un d'entre eux ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec les "faits actuels". "Avec la guerre aujourd'hui, voir les images de la libération c'est parlant, avoue-t-il. On y trouve des résistants, des étrangers, des Espagnols... Les bâtiments n'ont presque pas changé, ils sont encore dans leur jus".

Un autre renchérit : "C'est important de rappeler aux gens ce qu'il s'est passé. Et j'espère que ça peut les faire réfléchir au fait que cela pourrait se reproduire. En particulier avec tout ce qu'il se passe en ce moment dans le monde." Une septuagénaire s'arrête aussi devant les images : "Ces photos me touchent personnellement, confie-t-elle J'ai beaucoup d'émotions à les regarder. Ça crée un petit sursaut, parce que la guerre est à la porte de l'Europe. Quand je vois ces bâtiments bombardés en Ariège, je pense à l'Ukraine." 

"La libération heure par heure" 

En 1944, Jean Dieuzaide n'a que 23 ans. D'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), à Lyon (Rhône), il prend la route et témoigne, à travers ses photographies, des désastres de l'après-guerre. Sur un des clichés pris à Beaucaire (Gard), on voit par exemple qu'un bateau remplace le pont suspendu, partiellement détruit par un bombardement allié.

À Toulouse, "Il raconte la journée de la libération presque heure par heure, explique Clara Juvierre, photographe en charge de la numérisation des archives municipales de Toulouse. C'est un suivi, on est dans le moment présent, on imagine les lieux" et les émotions aussi. Sur les photos, les sourires des Toulousains, soulagés, des enfants, des jeunes hommes, une vieille femme... Des traces du passé qui résonnent et qui seront exposés jusqu'au 22 septembre et réunies dans un album publié aux éditions Privat. 

(Avec Sandra Wachlewicz) 

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