Il manque des saisonniers dans tous les secteurs. C'est ce même constat qui est fait par les professionnels et les syndicats à quelques jours des grandes vacances. En cause ? Questions salariales et conditions de travail mais aussi logements et transports.
Hébergement, restauration, arts et spectacle ou agriculture : l'Occitanie est la troisième région de France à recourir à l'emploi saisonnier. Cette année encore, alors que la saison démarre dans quelques jours, les professionnels de ces secteurs le savent : il n'y a pas suffisamment de saisonniers.
Dans les Pyrénées-Orientales par exemple, 35 000 saisonniers sont employés par an. Afin de remédier au manque de candidats, syndicats, patrons et préfecture ont travaillé main dans la main pour lancer des expérimentations sur le logement, le salaire et le CDI saisonnier.
Des centaines de postes à pourvoir
"Il reste énormément de postes à pourvoir, ça se compte par centaines voire plus", constate Delphine Delaporte de la CFDT Occitanie.
En effet, selon Brice Ducos de l'UMIH, "dans l'Hérault, on est à -10% de saisonniers parfois -20 ou -30%". Les entreprises sont mises en difficulté par le manque de personnel.
Beaucoup d'établissements sont à l'agonie, certains n'arrivent plus. Alors si on n’a pas les armes pour satisfaire le client : ça devient grave !
Jacques Mestre - UMIH 34
Mais cette pénurie n'est pas effective seulement l'été : la situation est la même toute l'année.
Alors pour soutenir le secteur du tourisme et aider au recrutement, le gouvernement a lancé un plan triennal le 31 mai 2023 et a prévu 6 000 logements pour les saisonniers d'ici 2025.
Frein numéro 1 : le logement
Le salaire reste le nerf de la guerre selon Delphine Delaporte, mais pour Jacques Mestre, restaurateur, l'enjeu salarial n'est plus le premier frein au travail saisonnier. "Les salaires ont été augmentés, quand je paie quelqu'un 2 000 euros par mois, il me coûte 4 400 euros".
En effet, d'après les différents syndicats, c'est surtout la question du logement qui fait obstacle au recrutement des saisonniers de longue durée. Sur la côte ou en montagne, difficile pour les saisonniers de trouver un logement pas loin de leur lieu de travail et à moindre prix.
Cet été, le Crous a mis à disposition 60 logements pour les saisonniers, une mesure bonne mais trop tardive pour le restaurateur.
À cela s'ajoutent les difficultés de transports, "mettre 1h15 pour aller travailler ça n'est pas possible", déplore Jacques Mestre pour qui l'urgence est "d'étudier les choses par secteur, de trouver des solutions sur le terrain, on n'est pas à Paris ici".
Vaste chantier
Dans l'Hérault, on recherche notamment beaucoup de maîtres d'hôtel. Malgré les augmentations salariales accordées dans la restauration.
Ces pénuries de recrutement ont mis en lumière toutes les difficultés du travail de saisonnier, depuis le Covid.
Delphine Delaporte - CFDT
Alors il faut trouver des solutions pour soutenir les professionnels du secteur qui sont souvent obligés de fermer un ou deux jours par semaine pour tenir le rythme.
"C'est un vaste chantier où l'on travaille sur toutes les modalités qui touchent au recrutement des salariés saisonniers, où l'on recherche des partenaires pour les loger", confie Deplhine Delaporte.
Tout le monde attend de faire la saison pour faire quelques sous et voir s'il pourra passer l'hiver.
Jacques Mestre