Piqûres sauvages dans les lieux festifs: la contre attaque des discothèques dans l'Hérault

Comment lutter contre cet inquiétant phénomène ? Les témoignages de jeunes gens, affirmant avoir été victimes de piqûres en boites de nuit ou dans des bars, se multiplient dans la région. À Montpellier et à Béziers, certaines discothèques héraultaises ont décidé de renforcer leurs systèmes de sécurité.

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Après "L'Usine à Gaz", l'une des discothèques les plus réputées de Béziers, c'est au tour du "Milk" de Saint-jean de Vedas, près de Montpellier, de prendre des mesures contre le phénomène des piqûres sauvages.

En plus du système de sécurité qui comprend une quinzaine de caméras reliées en permanence à des écrans de surveillance, le club va intensifier son système de fouille mis en place depuis quatre ans : "On va le renforcer avec un service féminin pour pouvoir fouiller les filles, on va ouvrir tous les sacs" explique Jean Baptiste Bertrand, responsable de la communication de Milk de Saint-Jean de Védas à nos confrères de France Bleu Hérault. "Et, si il y a une saisie de n’importe quoi de suspect, drogue ou seringue, devant le club, on appellera tout de suite la gendarmerie".

Nom de code " cocktail Isis "

Autre mesure pour rassurer la clientèle, la mise en place d'un code verbal pour alerter au plus vite la sécurité de l'établissement : 

À n’importe quel moment de la soirée, si une personne se sent en danger, suivie ou menacée, il suffira qu’elle dise par exemple "cocktail Isis" à l’un des membres du personnel pour qu’il intervienne et alerte l'équipe de sécurité.

Jean Baptiste Bertrand,

responsable de la communication de Milk à Saint-Jean de Védas

Fin avril, le procureur de la République de Montpellier a confirmé que huit nouveaux cas de piqûres sauvages avaient été enregistrés dans des bars de la ville et lors d'un concert à l'Arena.

Au total, 12 plaintes ou signalements de piqûres volontaires ont été recensées dans la juridiction de Montpellier. 

Précédents à Béziers

Lors du week-end pascal, plusieurs personnes avaient déjà été piquées dans un établissement nocturne de Béziers, à L'Usine à Gaz. .

Mi-avril, le patron de cette discothèque nous avait ouvert les portes de son établissement et nous avait raconté les faits, sous le choc :  "Il y a eu une petit mouvement de foule, 50 à 80 personnes sont sorties de l'établissement avec des gens en panique. J'ai tout de suite appelé les autorités et comme on travaille tout le temps avec  la police qui passe tous les jours d'ouverture, ils sont arrivés en 5 minutes" .

Depuis lors, le gérant des lieux a également décidé de renforcer la fouille à l'entrée comme le contrôle des sacs. Son système de caméras de surveillance a même été renouvelé.

Le principal, c'est que cette jeunesse puisse continuer à s'amuser et qu'il ne lui arrive rien !

Benoît Bienvenu,

Gérant de L'Usine à Gaz à Béziers

Le procureur de la république de Béziers a ouvert une enquête de flagrance après le dépôt de dix plaintes de jeunes filles et garçons, dont certains sont mineurs.

En cas de piqûre, les autorités judiciaires insistent sur la nécessité de déposer plainte et de faire un prélèvement sanguin ou urinaire dans les plus brefs délais. 

Le désarroi des associations étudiantes

Pour le moment, les enquêtes semblent au point mort : on ne sait rien des agresseurs potentiels ni de leurs motivations. Personne n'a été interpellé. Plus mystérieux encore : aucune seringue n'a été retrouvée.

En outre, les analyses sanguines des personnes qui affirment avoir été piquées ne font guère avancer les choses : la justice n'a rien de vraiment concluant, que ce soit dans la région comme ailleurs en France.

Face à ce phénomène, l'AGEM, qui fédère une vingtaine d'associations étudiantes sur la ville de Montpellier, se sent démunie et, outre une future campagne de communication pour alerter les jeunes sur le sujet, ne sait pas vraiment comment agir. 

Nous sommes très inquiets, car il y a beaucoup de difficulté à appréhender les agresseurs.

Edgar Bruel,

président de l' AGEM

Si Edgar Bruel approuve le renforcement des fouilles à l’entrée des bars et des boites de nuit, il reste dubitatif quant à leur efficacité : "Cela peut être dissuasif mais il faut que ces fouilles soient minutieuses, car une seringue ou une aiguille, c'est facile à dissimuler " explique le président de l' Association Générale des Etudiants Montpellierains.

En attendant que ce mystère s’éclaircisse, les autorités prennent l'affaire au sérieux : le ministère de l'intérieur a décidé de diffuser une courte vidéo sur les réseaux sociaux comme Twitter pour inciter toutes les  victimes de piqûre sauvage à porter plainte et à effectuer au plus vite un bilan toxicologique : 

Ce phénomène incompréhensible, qui a commencé en octobre 2021 en Angleterre, touche désormais toute la France et va en se multipliant.

Chaque jour dans l'hexagone, une nouvelle plainte est enregistrée.

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