Alors qu'Emmanuel Macron vient d'annoncer une "tarification progressive et responsable" de l'eau pour mieux gérer la ressource face aux risques accrus de sécheresse en France, à Montpellier et dans 13 autres communes de l'agglomération, la facture d'eau a déjà changé. Depuis le 1er janvier, une nouvelle grille tarifaire dite "éco-solidaire" est entrée en vigueur.
Face à l'urgence climatique et aux effets de la sécheresse en France, le chef de l'Etat a présenté ce jeudi un plan afin de mieux gérer la ressource en eau, depuis les rives du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes.
Lors de son discours, le président a annoncé, entre autre, vouloir instaurer une "tarification progressive" de l'eau pour inciter tout le monde à la sobriété.
Selon la logique de cette tarification, les premiers mètres cubes, correspondant aux usages domestiques et quotidiens, seront facturés à un prix modeste : "Ensuite, au-delà d'un certain niveau, le prix du mètre cube sera plus élevé et c'est normal pour les consommations que j'appellerais de confort" a expliqué le chef de l'Etat.
Un coût d'avance à Montpellier
L'agglomération de Montpellier s'inscrit déjà dans cette démarche : depuis le 1er janvier dernier, une tarification similaire est entrée en vigueur.
Désormais, plus on en consomme, plus le prix de l'eau est élevé :
- Les 15 premiers mètres cubes sont gratuits pour tous,
- Ensuite, c’est 0,95 centime d’euros le mètre cube, jusqu’à 120 m3,
- À partir de 240 m3, le tarif monte à 2,70 euros.
Les 14 communes qui dépendent de la régie des eaux de Montpellier Métropole sont concernées par cette nouvelle tarification éco-solidaire, soit environ 80% des habitants de l'agglo.
Selon le service communication de Montpellier Métropole, les 17 autres communes de l'agglomération ne devraient pas rejoindre le mouvement puisqu'elles fonctionnent avec d'autres régies, souvent privées.
La nouvelle grille n'étant instaurée que depuis trois mois, il est encore trop tôt pour pouvoir dresser un premier bilan et voir si cette mesure a entraîné une réelle baisse de la consommation d'eau, au sein des foyers concernés.
Chasse aux fuites
Parmi les autres chantiers de la métropole pour économiser l'eau : la chasse aux fuites sur le réseau. Les travaux effectués ces sept dernières années auraient permis de passer de 20 % à 14 % de pertes, selon son service communication.
Les travaux de la ligne 5 du tram, qui obligent les constructeurs à dévier les réseaux d'eau, permettent aussi de repérer et de réparer les fuites.
Réutilisation des eaux usées
La réutilisation des eaux usées traitées, représentant actuellement moins de 1% des volumes en France contre 8% en Italie et 14% en Espagne, est aussi l'un des objectifs annoncés ce jeudi par Emmanuel Macron, qui souhaite passer à 10% des eaux usées réutilisées d'ici 2030.
Une piste, elle aussi, déjà empruntée par la métropole montpelliéraine qui va injecter 165 millions d'euros pour rénover et agrandir la station d'épuration Maéra.
Objectif : parvenir a réutiliser 20 à 30% des eaux usées traitées sur le site de Lattes.