Pour les personnes atteintes d'obésité en Occitanie, l'ouverture de la vaccination est un vrai soulagement

A partir de samedi, les jeunes adultes atteints d'obésité pourront se faire vacciner. Une victoire pour la Ligue contre l'Obésité qui attendait cette mesure depuis des mois. Tous les adultes de 18 à 55 ans possédant des comorbidités sont également concernés, soit plusieurs millions de Français.

La ligne d'écoute via un numéro vert au niveau national est prise d'assaut. Depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé vendredi soir l'ouverture de la vaccination aux personnes obèses entre 18 et 55 ans les appels fusent. Comme l'a constaté la Ligue contre l'obésité, basée en Occitanie à Montpellier.

"Beaucoup de gens nous sollicitent. Ils nous demandent où ils doivent aller, à qui doivent-ils s'adresser", explique Agnès Maurin, directrice nationale et cofondatrice de la Ligue contre l'obésité à Montpellier. Depuis le mois de janvier, l'association se mobilisait pour cette ouverture. 

Renaissance

"C'est une vraie victoire pour la ligue contre l'obésité et un soulagement pour les patients qui depuis plus d'un an sont angoissés et ne sortent plus. Certains ont même démissionné par peur de contracter le virus en allant travailler ! Donc c'est une véritable bouffée d'air", indique Agnès Maurin.

C'est le cas de Carine, qui vit près de Béziers. Ce matin, cette employée de 49 ans vit presque une renaissance. Très émue, elle décrit un sentiment de "liberté et de justice", lorsqu'elle a appris la nouvelle. 

"Autour de moi, j'ai vu tout le monde se faire vacciner au fur et à mesure et je restais sur la touche alors que je savais faire partie des personnes vraiment à risques. À 49 ans, j'étais coincée", explique-t-elle. 

Une année angoissante

Alors depuis ce matin, elle est pendue au téléphone avec ses proches qu'elle va bientôt pouvoir revoir. Retrouver une forme de légèreté, "des perspectives", tout en restant vigileante. Son année a été particulièrement difficile, même "angoissante", reconnaît-elle.

"Je sortais le moins possible, et lorsqu'il m'arrivait de le faire, j'étais dans une angoisse presque obsessionnelle... Je ne me reconnaissais pas", raconte Carine. Elle entend sans cesse le décompte du nombre de malades atteints d'obésité dans les services de réanimation et se sent "incomprise, oubliée".

Heureusement, Carine a continué à travailler depuis chez elle, ce qui lui a permis de ne pas "perdre pied complètement" en étant isolée.

Ce matin elle a donc pris rendez-vous sur Internet via Doctolib, car au téléphone on lui a indiqué que ces nouveaux critères n'étaient pas encore sur les listes de l'Agence régionale de santé.

Carine recevra donc sans doute une injection du vaccin Pfizer lundi et un peu plus de liberté, dans la tête déjà dans un premier temps. 

"La personne obèse est LA personne à risque de cette épidémie"

David Nocca, Professeur de chirurgie digestive au CHU de Montpellier

Cette ouverture de la vaccination pour les personnes obèses reste aussi une très bonne nouvelle pour David Nocca, chef de l'unité de chirurgie bariatrique et métabolique au CHU de Montpellier : "Cela fait plusieurs mois que nous essayions de faire comprendre au gouvernement que la personne obèse est LA personne à risque de cette épidémie. Outre l'âge, c'est l'obésité qui est le premier facteur de risque, ça paraît donc tout à fait logique de traiter ces gens-là pour éviter qu'ils aillent en réanimation".

Plus de la moitié des patients en réanimation

En effet depuis le début de l'épidémie, les personnes souffrant d'obésité représentent plus de la moitié des patients en réanimation.  "La vaccination est donc primordiale pour éviter des décès et désengorger les services de réanimation", ajoute Agnès Maurin, directrice de la Ligue contre l'obésité. 

C'est une grande preuve de reconnaissance pour nous

Catherine Fabre, atteinte d'obésité

Le quotidien de cette famille va lui aussi changer. Catherine Fabre est atteinte d'obésité chronique depuis plus de dix ans. Issue d’une famille d'obèses, savoir que ses enfants de 23 et 28 ans, atteints d'obésité eux aussi pourront bientôt se faire vacciner la soulage.

Aujourd'hui cette maman, suivie à Montpellier, remercie le gouvernement "pour avoir entendu nos craintes et nos angoisses" dit-elle. 

Pour se faire vacciner, les personnes doivent se rendre dans les centres de vaccination dédiés, les vaccinodromes ou les centres mis en place par les municipalités, les hôpitaux, car ces structures possèdent les vaccins Pfizer et Moderna, qui sont indiqués. "Ils n'ont pas besoin d'aller voir leurs généralistes et les centres de santé qui n'ont que l'Astra Zeneca", détaille la cofondatrice de la Ligue contre l'obésité. 

Pour les spécialistes de l'obésité, la crise aura au moins pu provoquer une prise de conscience quant à ses risques. "L'obésité est une vraie maladie, on parle de personnes qui meurent... Il existe encore des gens qui pensent que les gros n'ont qu’à ne pas manger ! Or, le problème est multifactoriel. Il faut une prise de conscience à tous les niveaux pour que les choses bougent", ajoute le docteur Nocca. 

Le ministre de la Santé Olivier Véran a par ailleurs annoncé ce vendredi matin que la vaccination contre le Covid-19 serait ouverte dès samedi aux personnes de plus de 18 ans "qui présentent des comorbidités comme de l'hypertension, du diabète, de l'insuffisance rénale, cardiaque ou des cancers".

Dans la journée, Emmanuel Macron a annoncé dans une série de tweets que les plus de 18 ans seront ensuite éligibles à la vaccination à partir du 15 juin. 

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