Une Rave party non autorisée a eu lieu sur la commune de Viols-en-Laval, à une vingtaine de kilomètres au nord de Montpellier, dans l'Hérault. Si les nuisances sonores sont ponctuelles, les dégâts sur la biodiversité, eux, mettent plusieurs années avant de se résorber.
La nature porte encore les stigmates des trois jours consécutifs de fête. Ce matin, lundi 28 août, la plupart des raveurs plient bagage à Viols-en-Laval, dans l'Hérault. La veille, ils étaient encore plus de 1 000 sur place à profiter des caissons de basse dans cette zone naturelle.
Si l'événement est illégal, certains s'organisent pour au moins laisser le lieu propre. "Nous les teufeurs, on doit être respectueux de la nature, c'est la base", souligne Bobby, qui a pris l'initiative avec plusieurs autres teufeurs de ramasser les déchets laissés sur place à l'aide d'un camion dépêché à cet effet. "J'en profite pour faire passer un message à tous les jeunes : quand vous allez en Free party (Rave party illégale, ndlr), ramassez vos merdes derrière !", s'exclame le bénévole, en transposant des dizaines d'énormes sacs-poubelles dans une benne à ordures.
Tout laisser propre, c'est la règle numéro 1 en Free party !
Bobby, teufeur
Site naturel protégé
Mais ramasser les déchets ne fait pas tout. Outres les nuisances, c'est principalement les dégâts environnementaux du passage de centaines de personnes qui inquiètent, surtout que le dernier événement du genre a eu lieu il y a seulement trois mois, lors du week-end de la Pentecôte. Près de 6 000 avaient alors investi les lieux, selon la mairie.
"Ces deux raves ont eu lieu sur une zone Natura 2000, qui sert à protéger les oiseaux", explique Emmanuel Rousseau, second adjoint à la mairie de Viols-en-Laval, en montrant le sillon terreux laissé par le passage répété des voitures.
Avant, il n'y avait que quelques moutons qui empruntaient ce chemin, mais depuis la dernière rave party, il n'y plus de végétations aux abords, à cause du passage de tous les véhicules.
Emmanuel Rousseau, second adjoint à la mairie de Viols-en-Laval (Hérault)
"Les véhicules et personnes qui s'installent sur cette zone naturelle impactent fortement les sols, la végétation, ce qui fait qu'à certains endroits l'herbe va mettre plusieurs années à repousser et à retrouver son état initial."
La préfecture de l’Hérault doit encore estimer les dégâts environnementaux.