Halyomorpha halys, dite punaise asiatique ou punaise diabolique a envahi toute l'Europe. En Occitanie, les signalements ne cessent de se multiplier depuis quelques mois. Mais quel est cet insecte ? Sa prolifération est-elle dangereuse ? On vous explique.
La punaise diabolique, c’est quoi ?
Les températures baissent, c’est donc le moment où ces petites bêtes originaires d’Asie cherchent un abri pour passer l’hiver au chaud : les Halyomorpha halys ou punaises diaboliques s’invitent dans les maisons. Depuis plusieurs mois les signalements se succèdent en Occitanie : "Cette année, on la trouve un peu partout sur le territoire, c’est une espèce très invasive et là, elle a trouvé un endroit où elle n’était pas. Le climat lui convient bien et elle trouve un nombre important de plantes sur lesquelles elle peut s’alimenter. Ces punaises diaboliques sont arrivées en Europe par la Suisse en 2004. Depuis, il en arrive continuellement. Le premier signalement en France a été fait en Alsace en 2012, depuis on en trouve quasiment partout en France", nous explique Jean-Claude Streito, chercheur à l’INRAE de Montferriez-sur-lez. ( Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)
Depuis près de cinq ans ces insectes sont présents en Occitanie, et détruisent des cultures de fruits et légumes.
Comment reconnaître la punaise diabolique ?
On les reconnait à leur carapace marbrée. Elles ont un corps en forme de bouclier et mesurent entre 12 et 17 mm. Elles sont colorées de teintes de bruns et ont des taches blanches sur le bout du corps. Elles ressemblent beaucoup à la punaise nébuleuse, très présente en France.Dangereuse pour les productions de fruits et légumes
Ces petites bêtes ne sont pas dangereuses pour l’homme, même si à l’approche de l’hiver, elles se réunissent chez les particuliers pour se mettre au chaud : "Le seul problème c’est que ce sont des punaises qui émettent des hormones agrégatives donc elles s’attirent les unes aux autres, ce qui peut créer un phénomène de masse très rapide en intérieur" affirme Jean-Claude Streito.Les chercheurs recommandent tout simplement de les tuer, soit en les aspirant soit en les balayant, mais ils rappellent qu’il ne faut surtout pas utiliser d’insecticides.
Si elle n’est pas dangereuse pour l’homme, cet insecte ravage les cultures de fruits et légumes dans la région : "En agriculture, elles s’attaquent à toutes sortes de fruits, les pommes, les poires, les kiwis et même les noisettes, elles piquent les fruits qui deviennent mauvais et donc invendables. Ces bestioles s’attaquent également aux légumes, comme l’aubergine. Et là, on redoute qu’elles s’en prennent aux vignes et que par conséquent elles donnent un mauvais goût au vin".
Pour ces producteurs touchés par le phénomène, des filets anti-insectes ou des filets anti-grêles existent mais cela reste très sommaire.
La guêpe samouraï, un prédateur naturel
Les chercheurs ont découvert qu’il existait un prédateur naturel pour ces punaises : la guêpe trissolcus japonicus, ou guêpe samouraï :Cette petite guêpe de deux millimètres détruit les œufs des punaises en y déposant ses larves à l'intérieur. Pour l’instant, elle est présente aux Etats-Unis et en Italie, mais devrait bientôt arriver sur le territoire français.
Mais problème, pour l’instant on ne sait pas si cette guêpe aura un impact sur l’écosystème local. Autre solution selon le chercheur, attendre que cette espèce invasive atteigne son maximum, et à ce moment-là, elle disparaîtra petit à petit.