Dans le contexte d’inflation et de réforme des retraites, un collectif d'infirmiers libéraux tente de se faire entendre pour demander une revalorisation des tarifs qui leur sont remboursés et une prise en compte de la pénibilité au travail.
"Vous avez 13/7 de tension, le pouls toujours très lent, mais c'est normal chez vous". Dominique Chraïbi infirmière libérale à domicile, rassure son patient âgé. Tous les matins, elle passe chez Roger pour assurer sa toilette et ses soins médicaux. Peu importe le temps passé, cette infirmière à domicile touchera le même montant.
"Roger, il a un forfait de 18 euros par jour, déplacement compris et là-dessus, on touche 9 euros, 50 %. Qu'on lui surveille ou pas sa tension, que l'on regarde les quantités qu'il boit, ce ne sera pas payé. On le fait, nous, parce que c'est l'équilibre du patient et que l'on est en accord avec nos valeurs" , explique Dominique Chraïbi.
A peine les soins terminés, Dominique reprend sa voiture pour continuer sa tournée. Elle essaye d'optimiser ses déplacements car depuis 10 ans, les indemnités kilométriques non pas évolué.
"En ville, il n'y a pas d'indemnités kilométriques car c'est une indemnité forfaitaire qui est à 2,5 euros depuis 2012. Que vous mettiez 5 mn ou 3/4 d'heure pour vous déplacer, c'est le même tarif", précise-t-elle.
Lien social
Dominique suit une quinzaine de patients, et certains de longue date, comme Marie-Edith chez qui elle passe trois fois par jour depuis 25 ans.
"J'ai des petites pathologies qui pourraient entraîner des hospitalisations. Mais les aides différentes me permettent d'éviter la plupart du temps l'hospitalisation", précise Marie-Edith depuis son fauteuil roulant.
En plus de ce rôle de soin, les infirmiers maintiennent du lien social. Un métier essentiel, pourtant mal considéré.
Revalorisation
De retour au cabinet de Dominique, le constat est partagé. Tous demandent une revalorisation des tarifs de soins, inchangés depuis 2012.
"Je me suis rendu compte que j'avais beaucoup perdu en pouvoir d'achat. Entre 25 et 30 % , ce qui est énorme. Qui accepterait de perdre 30 % de son salaire", explique Catherine Hoogstoel, infirmière libérale.
Pour remédier à cette perte de pouvoir d'achat, le Collectif Infirmiers Libéraux en Colère demande entre autres une revalorisation des tarifs de soins et des indemnités de déplacement.