Après la forte mobilisation contre le projet de réforme des retraites, ce jeudi 19 janvier en Occitanie comme partout en France, quelle suite va prendre le mouvement ? Parole aux syndicats des patrons dans l'Hérault, où ils sont globalement favorables à la reforme.
Jeudi 19 janvier, plus d'un million de personnes sont descendues dans la rue en France, pour dire non au projet de réforme des retraites du gouvernement.
Après ce succès populaire, les huit principaux syndicats viennent de se mettre d’accord sur une nouvelle date d'action : une nouvelle journée de grève est annoncée pour le mardi 31 janvier. D'ici là, ils appellent à multiplier actions et initiatives sur tout le territoire.
En Occitanie, les cortèges ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes, avec une mobilisation très forte à Toulouse, Montpellier, Perpignan, Tarbes, Alès, Rodez, Nîmes ou encore Béziers, pour dire non à l'allongement des cotisations et à la retraite à 64 ans.
De leur côté, les syndicats patronaux, eux, sont globalement favorables à la réforme, même s'ils émettent quelques réserves.
Le Mouvement des entreprises de France (MEDEF), pour qui il est nécessaire de travailler plus longtemps, a salué ce projet de réforme, parlant de "décisions responsables et pragmatiques qui doivent permettre de préserver durablement l’équilibre des régimes de retraite par répartition".
Nous sommes fondamentalement pour le régime de répartition. Après, la question, c'est qui paye ?
Jean-Marc Oluski, président du Medef 34
"On le voit avec la démographie qui est en baisse, le problème majeur, c’est de trouver un équilibre pour les retraites", explique le patron du MEDEF héraultais. "On reste le pays où les prélèvements sont parmi les plus forts, on ne va pas encore augmenter les charges !"
"Le taux d’emploi des seniors reste problématique. La question est : comment faire pour qu’ils restent le plus longtemps dans le monde de l'entreprise. Les entrepreneurs doivent prendre leur part et adapter la formation professionnelle. Un effort doit être fait sur le numérique par exemple, pour limiter la fracture entre les générations", affirme Jean-Marc Oluski.
"Si la loi passe, le cumul emploi plus retraite deviendra possible et si, c’est intéressant car ça permet d’augmenter ses droits à la retraite, la retraite progressive, le pied en douceur c’est une bonne idée."
"Une réforme qui va dans le bon sens" pour les PME
Pour sa part, la confédération des PME (CPME), qui est à la table de la concertation sur la réforme des retraites depuis plusieurs mois, a salué les premières annonces de la Première ministre, le 11 janvier, parlant d'une réforme qui va dans le sens de l'équilibre.
On est dans un monde lié à la décarbonisation de l’économie, la croissance et la productivité en hausse permanente ne nous paraissent plus possibles, donc on aura pas de système de retraite équilibré.
Benjamin Chevalier, vice pdt Cpme 34.
L’allongement des annuités de deux ans parait donc indispensable aux représentants des PME, en revanche "voir certains salariés qui ont commencé jeunes à travailler plus de 43 ans, ce n’est pas normal, surtout pour les métiers pénibles. Il faut prendre en compte les carrières longues, usantes physiquement. Permettre aux gens qui pratiquent cela de partir plus tôt" explique Benjamin Chevalier, le vice président de la Cpme de l'Hérault.
Et en ce qui concerne l’emploi des seniors, la confédération des PME regrette que sa proposition consistant à diminuer les charges patronales pour favoriser le maintien à l'emploi des salariés les plus âgés, n'ai pas été retenue.