René Revol, vice-président de la métropole de Montpellier, est la cible d'injures, de pressions et de menaces de mort depuis le 27 juillet dernier. Jour où le maire LFI de Grabels a publié un tweet pour dénoncer le refus de Robert Ménard de marier un jeune Algérien en situation illégale sur le territoire français. Il vient d'annoncer sa décision de porter plainte systématiquement.
Le maire de Grabels, commune de la métropole de Montpellier, va informer la préfecture de l'Hérault des menaces de mort et des messages racistes qu'il reçoit depuis quelques jours.
C'est un déchaînement de haine, de violence verbale, de racisme le plus bas, d'injures et surtout de menaces de mort sur les réseaux sociaux mais aussi par courrier à la mairie et à mon domicile. Désormais, j'afficherai tout et je déposerai plainte à chaque fois.
René Revol, maire LFI de Grabels, vice-président de la métropole de Montpellier.
L'élu indigné et en colère annonce la couleur.
"L'État et la loi doivent protéger les élus de la haine et de ce genre d'attaques gratuites presque toujours anonymes ou postées sous pseudo. Mais les administrateurs de ces sites sont aussi responsables que les auteurs des publications car ils ne les modèrent pas. La justice tranchera", explique le maire.
L'élu reprend un tweet d'une députée de l'Hérault
Tout commence jeudi dernier, quand René Revol revient sur l'initiative de quatre députés NUPES de l'Hérault qui ont saisi la justice après le refus de Robert Ménard de marier à Béziers un jeune algérien sous le coup d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.
Les parlementaires et le maire dénoncent "le coup de pub" illégal du maire de Béziers.
Le mariage est un droit imprescriptible en France. Il n'est conditionné à aucune situation administrative. C'est la loi. Je n'ai juste fait que redire le droit. Robert Ménard n'avait donc pas le droit de refuser ce mariage.
René Revol, maire de Grabels.
C'est après ce tweet évoquant "une ambiance pourrie" en France, que les insultes et les menaces ont fleuri.
Le "spleen" des maires
Comme beaucoup d'autres élus locaux en France, René Revol assume sa charge au quotidien. Mais quelques fois la coupe est pleine.
Lors du dernier congrès des maires de France, en novembre 2022, la situation de certains édiles, notamment en milieu rural, avait été jugée très difficile. Un élu sur trois confie avoir déjà été victime d’injures ou de menaces, voire d'agressions physiques.
"Nous sommes là pour faire appliquer la loi et veiller sur nos concitoyens mais que font la loi et l'Etat pour veiller sur la sécurité des maires ?" lance l'élu. "On se fait traiter de connard, d'abruti, de traître à la France et bien pire, des collègues ont été molestés, certains opposants nous disent de fermer notre gueule... Eh bien, je ne me tairai pas!".