Cette bagarre entre plusieurs mineurs qui a eu lieu mercredi matin à proximité du collège Clémence Royer à Montpellier a fait naître une polémique dans le monde judiciaire. La préfecture et le rectorat se sont immédiatement émus de ces violences et de l'agression du collégien. Mais au lendemain des faits, cette première version est contredite par les enquêteurs. L'agression serait en fait une rixe.
Le calme est revenu devant le collège Clémence Royer à Montpellier. Mercredi matin, une rixe a éclaté entre des jeunes âgés de 12 à 15 ans. Une dispute déclenchée pour une banale histoire de casquette.
Un élève présent lors de la bagarre entre un collégien de 6e et un adolescent de 13 ans, exclu du collège l’an dernier, témoigne.
"Il a commencé à s'énerver parce que l'autre voulait sa casquette. Il a commencé à pousser celui qui s'était fait virer. Donc ça lui a pas plu. Il aime pas se battre mais il a été poussé et insulté. Il a tapé" explique le collégien.
Deux des cinq jeunes interpellés ont passé la nuit en garde à vue au commissariat de police.
Un communiqué polémique...
Cette histoire a priori banale interpelle dans les rangs de la justice. Trois heures après la bagarre, c’est le préfet de l’Hérault qui a relaté cette affaire et condamné les violences, dans un communiqué envoyé aux rédactions et par un tweet sur son compte officiel.
Un acte que les avocats ont pris comme une ingérence du politique sur la justice. Pour eux, le préfet n'est pas dans son rôle. Le syndicat des avocats de France a même publié un communiqué titré "Le préfet de l'Hérault, nouveau procureur de la République ?".
Il dénonce un mélange des genres.
C'est du jamais vu parce que ça ne devrait pas se voir. Il y a un magistrat qui est habilité à faire ce genre de communication, c'est le procureur de la République, pas le préfet. Pourquoi ? Parce qu'il y a des informations qui viennent de l'enquête qui sont soumises au secret de l'enquête et en opportunité, le procureur décide de les rendre publiques ou non.
Vincent Le Junter, coprésident du syndicat des avocats de France.
Et il ajoute : "Là, vous avez un communiqué de presse fait par le préfet, on ne sait pas d'où il tire ses informations, elles nuisent à l'enquête en cours, elles nuisent à la présomption d'innocence. Il s'agit d'informations parcellaires voire erronées, on verra ce que dit l'enquête mais à ce stade, le préfet n'a pas à publier ce genre d'informations".
Contactée par France 3 Occitanie, la préfecture de l'Hérault n'a pas souhaité répondre à nos questions.