Les panneaux de limitation à 90 kilomètres/heure vont-ils réapparaître sur les routes du Languedoc? L'Aude, l'Hérault et la Lozère ont annoncé vouloir réhausser la vitesse d'ici quelques mois. Une décision contestée par la ligue contre la violence routière.
Et si les panneaux 80 km/h presque neufs devenaient un lointain souvenir ? En effet, depuis quelques jours, les conseils départementaux peuvent relever la vitesse de circulation autorisée sur leur réseau secondaire. Mais avec des réserves.
Les critères pour pouvoir augmenter la limitation de vitesse
Dans l'Hérault, un comité des usagers organisé par le département participe à la réflexion. Il se base sur trois principaux critères que nous détaille Karine Bussone, directrice "routes et mobilités 34" :
Des critères auxquels il faut ajouter un certains nombre de recommandations du comité national de la sécurité routière : pas d'intersection sur au moins 10 kilomètres, pas d'arrêt de bus et, bien sur, pas de passages d'engins agricoles." Les critères que nous allons utiliser, c'est l'analyse des virages, la présence d'accotements et bien sur une logique d'itinéraire, pour éviter des sections où on serait à 90 puis à 80 km/h."
Pour les partisans du retour aux 90 km/h, l'argument principal est que ces routes ont été conçues pour rouler à cette vitesse, mais surtout que l'abaissement de la vitesse à 80 km/s n'aurait pas engendrer la diminution du nombre d'accidents.
La ligue contre la violence routière opposée au retour aux 90 km/h
Les associations qui s'opposent au retour aux 90 km/h refutent cette analyse. Selon la ligue contre la violence routière, si l'on n'observe pas de baisse des accidents, c'est à cause des dates choisies pour cette étude. Nicolas Gou, président de la ligue Hérault, en est persuadé:
Et Nicolas Gou de conclure que lorsque la mesure de 80 km/h a été mise en place, au 1er juillet 2018, on a observé une baisse très conséquente de l'accidentalité.Si les chiffres n'ont pas baissé depuis l'abaissement à 80 km/h, c'est parce que l'étude s'est basée sur un moment peu significatif. On a comparé le dernier trimestre 2017 ( à 90 kms/h) au dernier trimestre 2018. Or, c'est le trimestre où les 3/4 des radars étaient hors service avec la crise des gilets jaunes, d'où une augmentation de l'accidentalité.
Le professeur Claude Got, Professeur de médecine, spécialiste de la sécurité routière, a coordonné une étude de l’accidentalité de 2006 à 2015 sur les 400 000 kilomètres de routes bidirectionnelles sans séparateur médian en France. Cette étude montre que dans chaque département, 50 % des tués sont recensés sur 15 % en moyenne de la longueur totale de ses routes.
L'étude sur les départements qui veulent revenir à 90 km/h
Hérault
Aude
Lozère
En cas de validation du retour aux 90 kilomètres/heure, la ligue contre la violence routière se dit prête à attaquer la mesure devant les tribunaux.
Le reportage, au volant, de Clément Barbet et Franck Detranchant