SANTE. Les "polluants éternels" traqués dans les réseaux d'eau potable de Montpellier et Nîmes

Connaissez-vous les redoutables "polluants éternels" ? Les PFAS sont partout... poêle, emballages, textiles. Ce sont des molécules chimiques très toxiques qui s’accumulent dans l’air, le sol, l'eau, la nourriture et donc au final dans le corps humain. Une pollution désormais très surveillée dans les réseaux d’eau potable à Nîmes et Montpellier.

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Face au pic Saint-Loup, la station de captage de la source du Lez, nous sommes aux Matelles, dans l'Hérault, au nord de Montpellier.

À 40 mètres sous terre, deux des trois pompes puisent en permanence l’eau qui alimente le réseau de la métropole de Montpellier.

Une eau transportée sur 10 kilomètres jusqu’à l'usine de traitement où elle est juste passée au filtre à sable et chlorée.

C'est notre chance ici. La source du Lez dispose d'une eau de grande qualité. Sans polluant ou quasiment sans polluant.

Grégory Vallée, directeur de la régie des eaux de Montpellier.

Les PFAS sous haute surveillance

Aux nombreux contrôles de l'eau potable déjà en vigueur se sont ajoutés depuis avril 2023, les analyses des PFAS, des substances per et polyfluoroalkylées utilisées depuis 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, résistantes aux fortes chaleurs et imperméabilisantes. Des composés perfluorés chimiques à base de carbone et de fluor.

Ces analyses portent sur une vingtaine de molécules qui constituent ce que l'on appelle les "polluants éternels".

Une mesure de contrôle qui deviendra obligatoire en 2026 mais déjà appliquée par la métropole de Montpellier.

Nous, nous avons voulu prévenir pour voir ce qu'il en était. Et nous sommes très nettement en dessous des seuils et parfois à zéro pour les PFAS, notamment à la source. En revanche, leur présence est plus importante dans l'eau de surface. Chez nous, il n'y a que le Rhône avec BRL

René Revol, vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, délégué à la gestion de l'eau.

Renforcement des contrôles dans les captages d'eau de surface

Sur Montpellier Métropole, seules les communes de Lattes et Pérols sont desservis par BRL. Le groupe Bas Rhône Languedoc assure aussi 25% des besoins de Nîmes métropole. Mais les 2/3 de la ressource proviennent des puits de captage de l'usine de Comps.

"C'est une eau que l'on pourrait boire de suite sans traitement. Ce n'est pas directement l'eau du Rhône, comme on pourrait le penser. Elle a traversé les alluvions, ce qui permet une finesse de filtration et on va la capter à moins 20 mètres" explique Jean-Luc Chailan, vice-président de Nîmes Métropole, délégué à la gestion de l'eau.

En février 2023, une enquête menée par un consortium de médias a cartographié près de 17.000 sites en Europe avec une contamination dépassant la norme de 0,10 microgramme par litre, comme ce fut déjà le cas à Nîmes et sur le site de Comps.

Une étude a été faite depuis sur ces deux points. Aujourd'hui, les contrôles sont en dessous de la teneur voulue. Il y a donc une dilution de ces PFAS pour le territoire de Nîmes, après pour ailleurs, je ne m'avancerai pas.

Jean-Luc Chailan, vice-président de Nîmes Métropole, délégué à la gestion de l'eau.

Recensement des sites pollués

En juin dernier, un arrêté ministériel a ordonné à près de 5 000 installations à risques, une série de trois campagnes d’analyses de leurs rejets. L'Europe travaille aussi à l'interdcition des PFAS.

Des écologistes ont décidé de procéder également à des tests dans chaque région. En Languedoc, ils seraient réalisés près d'Alès, à l'usine de fabrication d'absorbants de salindres et l'eau de potabilité issue de Fabrègues, dans l'Hérault.

La première étape, c'est d'arrêter d'utiliser ces composés polluants. Car on en trouve partout quotidiennement. Il faut surtout ne plus s'en servir pour les objets et les produits qui sont en contact direct avec notre nourriture comme les films alimentaires étirables ou les imperméabilisants des boites de fast-food. Et puis, il faut contrôler strictement la qualité de l'eau potable.

Lise Florès, co-secrétaire régionale "Les écologistes".

Dans le Gard, 40 sites étaient concernés, 300 dans la région, le résultat de ce diagnostic devrait être connu dans les prochaines semaines.

Écrit avec A.Rozga.

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