Alors que les collectes fleurissent, en soutien à la population marocaine meurtrie par le séisme de magnitude 7 qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi 9 septembre, la Croix-Rouge signale que les dons financiers sont bien plus efficaces que ceux en nature.
Vêtements, matériel médical, argent : dans l'Hérault, de nombreuses associations mettent sur pied des points de collecte de matériel. De son côté, la Croix-Rouge explique que pour le moment, ce ne sont pas les dons en nature qui sont les plus urgents mais plutôt ceux financiers.
Sur X, ex-Twitter, le président de la délégation territoriale de l'Hérault de la Croix-Rouge, Clément Marragou, explique en cinq points "pourquoi les collectes de dons en nature sont une FAUSSE BONNE IDÉE".
Face à la crise au Maroc, un véritable élan de solidarité s'est propagé.
"On a été sollicités par certaines communes qui ont commencé des collectes en nature, beaucoup de particuliers déposent des dons en nature devant nos locaux", raconte le président départemental de la Croix-Rouge.
On est tous tentés de fouiller dans nos affaires, mais aujourd'hui c'est une erreur stratégique dans la gestion de l'urgence telle qu'elle existe à l'international.
Clément Marragou - Président de la délégation territoriale de la Croix-Rouge de l'Hérault
1. Déterminer les besoins
Pour le moment, il est encore trop tôt pour connaître les besoins du Maroc, explique le président de la Croix-Rouge dans l'Hérault.
Pourtant, identifier quels sont réellement les besoins des populations visées sur place semble primordial afin d'apporter l'aide la plus adaptée possible.
"En l'absence d'une liste exprimant ces besoins, c'est une mauvaise idée d'aider en nature car on ne connaît pas la nature des différents problèmes, suivant les différentes zones".
D'autant que, selon le président de la Croix-Rouge dans l'Hérault, "faire un don en nature c'est n'avoir aucune garantie que les dons arriveront dans le temps requis".
2. Coût de la logistique et du transport
Un don matériel nécessite une prise en charge "très chronophage" de la part des bénévoles.
Traiter un don en nature est beaucoup plus complexe que de trouver ou d'acheter le même matériel sur place. De cette manière, on s'assure de la conformité, du conditionnement et du bon acheminement du matériel.
Clément Marragou - Président de la délégation territoriale de la Croix-Rouge de l'Hérault
Par exemple, "il est compliqué de récupérer des médicaments et de s'assurer qu'ils seront bien acheminés selon les normes d'hygiène", explique Clément Marragou.
3. Servir l'économie locale
Enfin, le président de l'association à l'échelle départementale souligne un point majeur : penser à l'économie du territoire sinistré.
Ce n'est pas servir la population exposée à la catastrophe que d'apporter une aide matérielle, le mieux c'est de se fournir à proximité immédiate pour faire vivre l'activité locale. Alors l'économie sera redistribuée par ruissellement.
Clément Marragou - Président de la délégation territoriale de la Croix-Rouge de l'Hérault
Clément Marragou met en avant le maillage international de l'association, qui permet une meilleure gestion des finances, en fonction des besoins.
Plus la zone est éloignée, plus c'est pertinent d'avoir recours à des dons financiers.
Clément Marragou - Président de la délégation territoriale de la Croix-Rouge de l'Hérault
"La Croix-Rouge française est un immense réseau présent dans 180 pays, alors lui faire un don financier, c'est s'assurer que le Croisssant Rouge Marocain ou la Croix-Rouge Espagnole pourront mener des actions sur place", explique-t-il.
Dons de matériel, votre seule possibilité ?
Comme de nombreuses organisations nationales, le président départemental de la Croix-Rouge rappelle, "les dons sont déductibles des impôts à 75% du montant".
"On encourage toujours les gens à se mobiliser !", insiste Clément Marragou.
Mais il précise "si on n'a pas assez d'argent et que l'on souhaite faire un don en nature, il faut privilégier le neuf, j'entends "emballé", car c'est une garantie que la structure pourra bien le gérer".