Journée mondiale contre le SIDA : «Les jeunes croient que c’est une maladie de vieux» dit un référent VIH de l'Hérault

Les clichés et les préjugés sur le VIH ont la vie dure. Et provoquent toujours une forte discrimination envers les personnes séropositives. Parfois, c’est la double peine : la sérophobie s’ajoute à l’homophobie. Témoignage à Montpellier.

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Régulièrement, Johann Pascot se rend dans les établissement scolaires. Durant ses échanges avec les jeunes, ce bénévole de SOS homophobie Languedoc-Roussillon répond aux questions sur la santé et sur le VIH. « Les gens ont tendance à croire qu’on n’en meurt plus aujourd’hui. Surtout les jeunes ! Ils pensent que c’est une maladie de vieux, que ça ne les concerne pas. »

Certes, ce militant constate des avancées : meilleure information sur la sexualité et les questions de genre, distributeurs de préservatifs dans les établissements…
Mais à l’inverse, beaucoup d’ados (et d’adultes) ne voient plus la nécessité de se protéger. Et véhiculent des idées totalement fausses. 

On entend encore dire qu’on peut attraper le sida en s’asseyant sur des toilettes, ou si on serre la main de quelqu’un. 30 ans après, on en est toujours là !

Johann Pascot, référent Interventions SOS homophobie en Languedoc-Roussillon

Du cliché à la discrimination  

Changer le regard sur les personnes séropositives, c’est le but de la campagne que vient de lancer Santé Publique France. Selon une enquête, 9 Français sur 10 accepteraient de travailler en compagnie d’une personne  séropositive. Mais seulement un sur deux accepterait d’avoir des relations sexuelles avec elle en utilisant un préservatif.  L'acceptation des personnes séropositives diminue dès que la relation se resserre. Le slogan «Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre» rappelle qu’aujourd’hui avec les traitements, une personne séropositive peut vivre en bonne santé, vivre pleinement sa sexualité et avoir des enfants.

"Imaginez si vous une femme, lesbienne et séropositive"

Parfois, les préjugés et la peur vont plus loin. Et versent dans l’amalgame malsain. La sérophobie (rejet des personnes séropositives) s’ajoute à l’homophobie.

L’antenne régionale de SOS homophobie reçoit régulièrement des témoignages. Comme celui d’Olivier qui travaille dans un centre de santé. Gay, il est victime de harcèlement. Un collègue médecin fait courir une rumeur sur lui, l’accusant d’être porteur du VIH.

« La discrimination croisée, c’est le pire, explique Johann Pascot. C’est le principe de l’intersectionnalité. Même si le VIH touche toutes les couches de la population, être LGBT vous condamne d’avance dans l’esprit des gens ! Alors imaginez si vous êtes une femme, lesbienne et séropositive… »

L’association mène aussi campagne sur ces thèmes avec le #etreetaimer.
Des affiches vitaminées pour déconstruire les préjugés et les stéréotypes.
« Dans ces photos, il y a peut-être des personnes séropositives. Mais je ne le sais pas moi-même et cela ne me regarde pas, explique le référent montpelliérain. Avoir le VIH, ça ne doit pas être inscrit sur notre front.».
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