La Confédération nationale des buralistes s'est prononcée contre la vente de Sniffy. Une recommandation jusqu'ici suivie par les commerçants de Montpellier, qui veulent protéger la jeunesse face à cette poudre blanche énergisante, potentiel marchepied vers la consommation de cocaïne.
La Sniffy est encore absente dans la majorité des bureaux de tabac. Dans les rues de Montpellier, France 3 n'a pas trouvé de buraliste qui commercialise la fameuse poudre blanche, populaire depuis quelques semaines à peine.
Le produit est pourtant légal, au même titre que les boissons énergisantes. Caféine, créatine, taurine... Ses composantes rappellent celles d'un Redbull, et procurent un regain d'énergie immédiat et temporaire à celui ou celle qui inhale la Sniffy.
Frédéric Valletoux veut "interdire dès qu'on peut" la poudre énergisante à sniffer Sniffy, une "cochonnerie" : "Je serai là-dessus intraitable, mais c'est la course en permanence." pic.twitter.com/qM7nyHVLct
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) May 25, 2024
Le problème, c'est son aspect : une poudre blanche, qui s'amasse en petites traces à aspirer par le nez, à l'aide d'une paille, exactement comme on sniffe un rail de cocaïne.
Éthiquement impossible
Parce que le produit banalise ce geste et peut encourager les jeunes à se tourner vers la drogue dure, la Confédération des buralistes de France déconseille de le mettre en rayon.
"Nous sommes des commerçants indépendants", précise une buraliste de la ville au micro de France 3. Mais elle n'a pour autant pas hésité au sujet de la Sniffy.
Moralement, éthiquement, ce n’est pas possible. Il faut protéger nos jeunes.
Une buraliste de Montpellier
Même discours, chez cet autre buraliste montpelliérain, qui a fait un choix de père de famille : "Je n’aimerais pas que mes gosses puissent acheter des choses comme ça, tout simplement."
Vendeur de CBD, Paul de Brasseur, est tout aussi intransigeant. Il pense même que "les mecs qui ont fait ça devraient être sanctionnés".
Présentation de stupéfiants « sous un jour favorable »
Les producteurs de Sniffy semblent assumer la ressemblance de leur produit avec la cocaïne. Sur leur site internet, ils ironisent : « Une poudre blanche qu’on inhale par le nez ? Pas d’amalgame, Sniffy est légale ».
La marque Sniffy a été déposée au milieu de l'année 2023 par une entreprise marseillaise. La ministre de la Santé ainsi que le ministre délégué à la santé et à la prévention se sont déjà prononcés pour l'interdiction du produit.
Mais ses composantes étant autorisées sur le marché, c'est sur le volet sanitaire, et non pénal, qu'il faudrait tenter de contrer sa commercialisation. Avec l’article L3421-4 du Code de la santé publique, par exemple, qui punit la présentation de stupéfiants « sous un jour favorable ».
Ecrit avec Denis Clerc.