Ce jeudi 18 mai 2023 au matin, Fabienne Sicot-Personnic a atteint le toit du monde. Originaire de Montpellier, elle est partie au Népal pour gravir l'Everest. Un défi de taille, entravé par deux maladies dégénératives dont elle est atteinte. Avant son exploit, nous l'avions rencontrée.
Surtout rester concentrée, être lucide. Pas à pas, un sac à dos de 10 kilos sur les épaules, Fabienne Sicot-Personnic, enchaîne les allers-retours.
C'est son dernier entraînement. Dans quelques semaines, cette infirmière du CHU de Montpellier tentera de gravir le toit du monde. Atteinte de la maladie des os de verre et d'une spondylarthrite ankylosante, elle veut porter son handicap au sommet de l'Everest.
Une aventure hors-norme
A 37 ans, la montpelliéraine Fabienne Sicot-Personnic, s'est lancé un défi un peu fou : gravir les 8 848 mètres de la plus grande montagne au monde. En attendant d'y être, elle s'exerce dans une salle d'escalade : "Le but de cet entraînement est que ça devienne un automatisme. Là-bas, j'aurai déjà les départs de nuit et le froid à gérer."
Là-bas, elle y a été et a réalisé l'exploit. "Partis hier soir vers 20 heures du camp 4 (8000m), Fabou et son sherpa Mingmar ont gravi les 800 mètres de dénivelés positifs qui les séparaient du sommet, et cela leur aura pris 12 heures, dans le froid, la neige et la glace, avec des températures de - 45 degrés." raconte Steve Soulié, le coach de Fabienne.
Une guerrière sur le toit du monde
Avant de partir sur les cimes asiatiques, l'entraînement a dû être drastique. La passionnée de montagne a eu besoin de se rassurer et de rassurer son guide népalais. Alors l'été dernier, elle enchaîne les sommets : sept fois 4 000 mètres en 12 jours.
Steve Soulié, son coach, n'a jamais douté de ses capacités : "Elle ne s'arrête jamais, elle cumule un emploi et cinq entraînements par semaine avec une vie de famille, des enfants... et elle y va, c'est une guerrière."
Une guerrière désormais sur le toit du monde. Fabienne Sicot-Personnic est la quatorzième femme à gravir l'Everest et la première à le faire avec un double handicap.
Ecrit avec Stéphane Taponnier.