A Montpellier, 21 personnes ont été expulsées tôt ce jeudi matin du cinéma Le Royal qu'ils occupaient depuis presque un an. Un important dispositif policier a été mis en place rue Boussairolles et aux alentours de la place de la Comédie toute proche. Il y a eu 17 arrestations.
Les forces de l'ordre sont intervenues ce matin à 6h au centre ville de Montpellier pour évacuer le squat du Royal. 21 personnes ont été délogées de l'ancien cinéma, devenu un squat et un lieu culturel alternatif.
L'expulsion prononcée le 30 mars 2017 par la justice avait été retardée en raison de la période électorale.
L'évacuation s'est déroulée dans le calme
Le dispositif des forces de l'ordre autour de la place de la Comédie était très impressionnant : 100 policiers de la sécurité publique et deux compagnies de CRS étaient mobilisés.
La situation s'est tendue place de la Comédie, quand les policiers ont entrepris des vérifications d'identité.
C'est là que des interpellations ont eu lieu, vers 7h ce matin.
"Le Royal est expulsé mais la répression continue et la police s'acharne à attraper les derniers", commentent les squatteurs du Royal occupé sur leur page Facebook à propos de l'expulsion.
"Ils ont coursé les gens dans la rue, plusieurs interpellations pour rien", ont-il publié en légende de photos et vidéos montrant des policiers sur la place de la Comédie.
Dans un arrêt rendu fin mars, la veille de la fin de la trêve hivernale, la cour d'appel de Montpellier a ordonné l'expulsion des squatteurs, estimant que "l'occupation sans droit ni titre des locaux en cause caractérise un trouble manifestement illicite" et mettant en avant "l'atteinte au droit de propriété" ainsi que les "conditions dans lesquelles s'effectue l'occupation".
La cour n'a pas reconnu aux squatteurs "un état de nécessité justifiant l'occupation de l'immeuble".
De jeunes étudiants, travailleurs pauvres et précaires, certains appartenant aux milieux anarchistes, ont transformé le cinéma inexploité depuis deux ans en "lieu politique et culturel".
Ils avaient exprimé devant la presse fin février leur volonté de "continuer à faire vivre" le "Royal occupé", qui a accueilli gratuitement des milliers de personnes depuis juin dernier pour des débats, des projections, des spectacles de danse, des concerts ou du théâtre.
Ces jeunes disent vouloir s'inscrire dans "l'histoire de culture populaire" de ce cinéma qui fut un music-hall dès les années 1880.