Laurent Borel est comédien et musicien. Il vit à Montpellier. Depuis son plus jeune âge, il souffre d’une maladie génétique rare qui lui déforme le visage et lui cause des souffrances et handicaps innombrables. Malgré tout, il ne se laisse pas abattre. Pascal Auffray, réalisateur et ami, nous emmène à sa rencontre.
Le film "Ma gueule, ma gloire" trace le portrait de Laurent Borel, un comédien et musicien montpelliérain que la vie n’a pas épargné.
L’homme souffre d’une maladie génétique rare, la craniosténose associée au syndrome de Crouzon. Deux pathologies décelées dès son plus jeune âge, qui lui déforment le visage et lui causent d’innombrables souffrances morales et physiques. En perpétuelle évolution (25-30 opérations à son actif), sa maladie l’a rendu malvoyant.
Au fil du temps, son handicap s’aggrave. Cela l'inquiète, même s’il s’en est toujours accommodé pour préserver son indépendance. Pourtant, celui contre lequel il semble tempêter le plus, c’est son handicap "social" comme il l’appelle. Sa "drôle de gueule", ce handicap physique qui en est un, juste parce qu’il est visible.
"Mon handicap, c’est ma vue ! Officiellement, ma tête, c’est un handicap pour les autres" répète- t-il. Un handicap amoureux et affectif raconte-t-il.
Sur ma carte d’invalidité, il y a écrit malvoyant, il n’y a pas écrit moche, asymétrique
Laurent Borel, musicien et comédien
Dans sa vie professionnelle, le comédien se produit dans la rue, à l’hôpital où dans les maisons de retraite. Muni de son accordéon, il redonne le sourire et du baume au cœur aux patients et pensionnaires, jouant des airs d’hier et d’aujourd’hui.
Un jour, il décide de se lancer dans le cinéma. Un basculement majeur. Laurent accepte d’être vu. Et si certains rôles parfois le dévastent, car très réducteurs au seul regard de son handicap, d’autres l’encouragent "Je suis passé de gueule à comédien" dit-il fièrement en évoquant son dernier tournage avec Guillaume Canet.
Pascal Auffray, réalisateur du documentaire, est son ami. Ils se sont rencontrés à la fin des années 80. Ils ont sympathisé et ont fait de la musique ensemble. Avec sa caméra, il le filme depuis près de 10 ans. Un chemin de vie que Laurent s’efforce de mener, tant bien que mal, arrivant à se faire une place malgré les nombreuses embuches. "Est-ce que faire des films t'a aidé à faire accepter son visage ?" lui demande son ami.
Tout au long du documentaire, Laurent Borel se livre, doté d’une force incroyable et d’un regard lucide, dérangeant quelque peu les codes qui régissent nos comportements sociaux.
"Ma gueule, ma gloire", un documentaire à voir le jeudi 2 février 2023, à 22h50. Un film de Pascal Auffray. Une coproduction Zadig productions et France 3 Occitanie.