Quatre jours après l'attaque de son troupeau par deux malinois, l'éleveur tente coûte que coûte de sauver ses brebis blessées. Après avoir porté plainte, il attend réparation de ses pertes.
En arrivant devant l'enclos de son troupeau, jeudi 27 juillet au matin, un berger de Teyran (Hérault) a vu deux chiens attaquer ses 230 brebis.
"Aujourd'hui on en est à 53 brebis mordues dont 13 mortes, sachant qu'elles étaient toutes gestantes", déplore l'éleveur en faisant le compte de ses pertes.
Il raconte la découverte de son troupeau : "quand je suis rentré dans l'enclos, c'était la stupeur, ça fait vraiment mal, je ne pensais à rien tellement j'étais surpris".
Sur le coup j'ai cru que c'était une attaque de loups, je ne pensais vraiment pas à des chiens errant vu comme le terrain est vraiment bien clôturé.
Fabrice Soubeyran - berger
Trois heures de soins par jour
Aidé par son fils et sa femme, Fabrice Soubeyran, s'occupe de ses brebis blessées "on soigne des cas désespérés à la maison, j'espère qu'elles vont survivre".
Depuis jeudi, son quotidien c'est de consacrer une grande partie de son temps aux rescapées du troupeau : le travail est énorme.
"Hier on a passé trois heures à les soigner, aujourd'hui il va falloir qu'on recommence pour leur redonner des antibiotiques et qu'on lave toutes les plaies parce qu’avec la chaleur, elles commencent à avoir des asticots, on les passe une par une, on les soigne, on les lave", énumère le berger.
Séquelles sur le long terme
"Celle-là, le vétérinaire l'a soignée, elle n'avait plus d'oreille, je ne sais pas si vous imaginez le nombre de points qu'il a dû faire... elle n'avait plus de gigot non plus donc il lui a mis un drain et il a tout recousu", détaille le berger en montrant une de ses brebis.
Si les conséquences directes sont les blessures, d'autres plus lourdes pourraient peser sur le troupeau. "Elles ont vu la mort arriver de près", rappelle l'éleveur.
Pour cette raison, les brebis blessées pourraient, avec le stress qu'elles ont ressenti, avoir des difficultés à porter un agneau dans les deux années à venir, sachant qu'elles ont toutes perdu celui qu'elle portait probablement.
Propriétaire des deux malinois
Sur les deux chiens, un seul a pu être intercepté par le berger. Son propriétaire doit faire évaluer la dangerosité de son malinois sous huit jours.
Ensuite, le maire de Clapiers pourra donner l'ordre ou non de son euthanasie.
Ecrit avec Isabelle Bris.