Difficile de les rater quand ils volent en nuée noire dans le ciel. Les étourneaux offrent certes un majestueux ballet aérien mais ils laissent aussi des traces de leur passage sur le sol et les voitures. Dans le quartier Antigone à Montpellier, leur présence et leurs "offrandes" exaspèrent les riverains.
Leurs vols sont toujours remarqués lorsqu'ils zèbrent le ciel en criant mais leurs nuisances le sont tout autant, surtout en ville. Certains habitants les voient même comme des nuisibles, des pollueurs qui font courir un risque sanitaire à la population.
De plus en plus, dans la métropole de Montpellier, les étourneaux dérangent, insupportent voire exaspèrent. Il faut dire que leur nombre a doublé en 20 ans en Occitanie.
Le "street art" version étourneau
Depuis deux semaines, une quantité impressionnante des fientes d'étourneaux, abrasives, malodorantes, pleines de bactéries et très salissantes jonche les trottoirs de la ville et défigure les voitures.
Ces excréments très tenaces peuvent aussi être glissants, donc dangereux, quand ils tapissent les revêtements urbains.
Gérard habite le quartier Antigone et chaque matin, c'est un éternel recommencement... une corvée.
Je nettoie ma voiture dès le matin car même au lavage automatique et au kärcher sous pression c'est très dur à enlever, surtout une fois que le soleil a fait sécher et cuit les fientes toute la journée.
Gérard, automobiliste soucieux de l'aspect de sa voiture.
L'oiseau s'installe en Occitanie
L’étourneau sansonnet, il fuit le froid du nord de l'Europe en automne et s’installe sur les côtes du Languedoc et du Roussillon, au chaud, jusqu'au printemps.
Son vol forme un ballet. En restant en groupe et en changeant souvent de direction, ces petits oiseaux de la famille des passereaux échappent à leurs prédateurs. Ils se sont rapidement adaptés au milieu méditerranéen et ils se sentent visiblement très bien en Occitanie.
Leur présence a plus que doublé en 20 ans.
L'étourneau s'installe au coeur des villes, en particulier pour y passer la nuit, car il y fait plus chaud et autre gros avantage, il n'y a pas ou peu de prédateur comparativement à la campagne.
Pierre Maigre, président de la Ligue de Protection des Oiseaux Occitanie.
Des effarouchements peu efficaces dans le temps
Face à l’exaspération des riverains, les communes gèrent comme elles le peuvent ce que certains qualifient de fléau. Avec des coups de feu pour les effaroucher, des cris d'oiseaux concurrents diffusés par haut-parleur et même des lâchers de rapaces dressés supervisés par des fauconniers comme le fait la ville de Narbonne.
"Les étourneaux, instinctivement, quand un est pris par un rapace, il communique à ses congénères qu'il y a un prédateur sur le site et donc toute la colonie s'en va" explique Julien Bret Morel, fauconnier.
Mais toutes ces mesures ont un défaut, elles ne font que déplacer le problème et les oiseaux s'y habituent. Des colonies d’étourneaux sont même devenues sédentaires.
À chacun de trouver des parades ou de s'accommoder du volatile. Une occasion, somme toute, de lever les yeux vers le ciel, tout en regardant toutefois où l'on met les pieds.
Écrit avec C.Pétraud.