En situation irrrégulière, un couple albanais et ses deux enfants vivent dans la rue depuis un mois à Montpellier. Les centres d'hébergement d'urgence sont saturés et ne peuvent pas les accueillir. Un cas symptomatique de la situation en France.
C'est leur routine depuis un mois : tous les jours ce père de famille albanais appelle le 115 pour demander un logement d'urgence pour sa famille.
Depuis qu'elle s'est vue refuser le droit d'asile, cette famille a dû quitter son centre d'accueil, désormais elle vit dans la rue.
On dort à Lapeyronnie, à la Mosson, à Antigone, une nuit là, une autre là, on est stressés mais le problème c'est surtout pour les enfants parce qu'ils sont fatigués.
Père d'une famille albanaise réfugiée en France
Venue pour des raisons de sécurité personnelle, la famille a pu scolariser son aînée au collège mais cela n'a pas duré."On n’a pas de maison", explique la jeune fille.
Et tous les jours, c'est le même refus au 115, car si en France, le logement est un droit inconditionnel, les centres sont saturés et ne peuvent pas répondre à la demande en forte augmentation.
Jusqu'à 500 appels par jour
Dans l'Hérault, le nombre d'appels par jour atteint parfois la barre des 500. Et pourtant seulement une dizaine de places se libèrent chaque jour dans le département.
"Nous ne pouvons pas créer les places nécessaires, nous ne faisons que renseigner et orienter les gens vers les places disponibles", déplorent les membres du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) qui se sentent impuissants face à cette situation.
Il y a des sentiments de colère, d'injustice et de souffrance qui sont très très forts pour ces personnes à la rue à qui on répond "non" alors que c'est leur droit.
Elsa Melon, directrice du SIAO 34
Résultat : 80% des demandes ne sont pas pourvues.
Régulariser plus pour remédier au problème ?
Le cas de cette famille albanaise illustre le manque d'hébergements d'urgence et la problématique des personnes en situation irrégulière en France.
En effet, pour les migrants en situation irrégulière, très peu d'alternatives existent.
En réponse, le délégué national de la Cimade en Languedoc-Roussillon, Christophe Perrin se souvient de la loi de 2012 sur les métiers en tension :"il y a eu des régularisations de ces gens, leur permettant d'accéder à un travail, à un logement et de cette manière, de payer des charges, des impôts et de vivre normalement".
Selon lui, la solution principale serait donc de davantage régulariser sur ces métiers en tension.
Écrit avec Camille Thomaso.