La situation reste très tendue en Nouvelle-Calédonie. Alors que le territoire essuie encore des blocages, à des milliers de kilomètres de là, les Calédoniens de l'Hexagone sont inquiets. À Montpellier, une association a mis en place une cellule de soutien et des collectes des dons sont organisées.
Qu’ils soient kanaks, caldoches ou wallisiens, ils étaient réunis ce dimanche 19 mai 2024 au foyer de la Case Calédonienne de Montpellier pour poser des mots sur ce qu’ils traversent depuis les émeutes qui secouent le Caillou.
L’association qui accueille principalement les jeunes Calédoniens arrivant à Montpellier pour leurs études a reçu de nombreuses sollicitations d'Ultramarins de toute la région. Pour répondre à cet engouement, elle a décidé d'organiser un temps d'échange autour d'un déjeuner festif.
On est tristes, en colère, on a peur, ce sont des émotions légitimes avec ce qui se passe là-bas !
Nontha Nemoure, Calédonienne installée à Montpellier
Jean-Luc Uedre, étudiant calédonien, confie qu’il passe des nuits difficiles. Comme de nombreux étudiants qui se retrouvent seuls dans une chambre, il ressent le besoin de parler pour mieux vivre la situation.
Ça fait plaisir de voir du monde, de pouvoir partager et raconter ce qu’on traverse. C’est important d’avoir un moment de partage convivial, c’est ça la solidarité calédonienne
Jean-Luc Uedre, étudiant calédonien
À l’affût des dernières nouvelles
Pendant que les grillades cuisent, les Calédoniens d'Occitanie ont les yeux rivés sur les écrans, à l'affût des dernières informations concernant l’archipel. 17 000 kilomètres les séparent de leurs proches, et c’est à travers les réseaux sociaux qu’ils perçoivent l’ampleur de la situation.
Depuis les événements, Elanie Ariihohoa, étudiante installée à Béziers, multiplie les appels pour démêler le vrai du faux. Ses parents, qui vivent à Bourail, lui expliquent qu’elle doit être vigilante sur ce qu’elle entend et ne pas s’inquiéter.
On ne peut pas vivre les choses comme eux. On est loin, on se sent seul et impuissant face à un pays qui se détruit et se déchire
Elanie Ariihohoa, étudiante calédonienne
Ce sentiment d’impuissance est partagé par les Ultramarins installés en Occitanie. "Mes parents me disent que c'est compliqué de s’approvisionner. Certains supermarchés ont pris feu, et des membres de ma famille rencontrent des difficultés pour obtenir des médicaments. Heureusement, sur place, la solidarité s’organise," précise Ezéquiel Romone, jeune actif installé à Montpellier.
Solidaires
Dans ce contexte, tous ont la volonté de se retrousser les manches et d’unir leurs forces pour aider les Calédoniens. L’association La Case Calédonienne de Montpellier compte bien mettre en œuvre des actions humanitaires et solidaires.
À notre petite échelle, nous voulons aider les populations à surmonter la pénurie alimentaire en envoyant des colis de denrées et de médicaments.
Lydia Galuola, présidente de la Case Calédonienne de Montpellier
En attendant d’envoyer la marchandise, les Kanaks, les Caldoches ou les Wallisiens sont unis à Montpellier et espèrent que la situation s’apaisera rapidement en Nouvelle-Calédonie.