Le président de Montpellier, Mohed Altrad, nie tout dépassement du plafond de la masse salariale ("salary cap") et conteste la procédure "inacceptable" du gendarme financier de la Ligue nationale de rugby (LNR) contre son club, dans laquelle il voit de "l'amateurisme".
"Le contrôle a été conduit de manière inacceptable, donnant l'impression que tout était déjà décidé", proteste Mohed Altrad dans le Journal du dimanche.
Le contrôle a été conduit de manière inacceptable, donnant l'impression que tout était déjà décidé
L'homme d'affaires répète que "les règlements en matière de salaire ont toujours été respectés par le club" et s'élève contre le manager mandaté par la LNR "qui a fait preuve de défiance et d'agressivité à mon égard". Ce dernier "a effectué une réévaluation de salaires totalement arbitraire et fausse", estime le dirigeant montpelliérain. Et a rédigé un "rapport totalement à charge, (...) présenté lors d'une réunion du bureau de la LNR à laquelle je n'ai pas été convié. Je n'ai donc pu exposer la moindre observation. De tels procédés sont inacceptables".
Je n'ai donc pu exposer la moindre observation. De tels procédés sont inacceptables
Ces méthodes trahissent "beaucoup d'amateurisme" au sein de la direction du rugby français, ajoute l'homme à la tête de l'entreprise d'envergure mondiale de BTP Altrad. Il pointe du doigt la LNR, "qui refuse d'admettre que le modèle économique mérite d'être redéfini pour améliorer sa rentabilité", évoquant un déficit cumulé des clubs de Top 14 de "25 millions d'euros par an".
Une cible, l'objet de nombreuses attaques qui procèdent d'une guerre de clans
Mohed Altrad, qui a repris le MHR au bord de la faillite en 2011, estime être "une cible, l'objet de nombreuses attaques qui procèdent d'une guerre de clans". Montpellier a été signalé en mars pour un dépassement du salary cap entre 350.000 et 400.000 euros lors de la saison 2016-2017.
Le manager mandaté a saisi la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG), le gendarme financier de la Ligue, qui doit auditionner prochainement le MHR et peut prononcer une amende pouvant aller jusqu'à dix fois le montant du dépassement.
Mohed Altrad, également premier sponsor maillot du XV de France et mêlé aux ennuis judiciaires du président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, est en conflit avec d'autres dirigeants du Top 14. Il en avait qualifié en septembre certains d'"imbéciles".