"Tout le monde est maltraité" : professeurs, AESH et ATSEM mobilisés à Montpellier contre l'Acte II de l'école inclusive

En France, 23 000 élèves en situation de handicap sont dans l'attente d'intégrer un IME ou un ITEPS. Ils sont 400 dans l'Hérault. Une situation jugée très inquiétante par le syndicat Force Ouvrière qui demande le retrait de l'Acte II de l'école inclusive. Une trentaine de personnes se sont rassemblées à Montpellier pour exprimer leur colère.

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Journée de mobilisation dans les établissements sociaux, ce jeudi 25 janvier 2024. Professeurs, AESH et ATSEM ont répondu à l'appel lancé par les fédérations Force ouvrière de l'enseignement. Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le Rectorat à 12h30 pour dire non à l'Acte II de l'école inclusive. 

Faire "des économies sur le dos des élèves handicapés"

En dénonçant une inclusion "forcée" qui se fait au détriment de la création de places dans les établissements sociaux et médico-sociaux spécialisés, Force Ouvrière demande le retrait de cet acte.

Sabine Raynaud, secrétaire départemental du SNUDI FO et enseignante en Ulis dénonce la baisse du nombre de places pour les enfants en situation de handicap dans les établissements spécialisés, IME et ITEPS. "Le gouvernement fait des économies sur le dos des élèves handicapés et sur le dos du personnel. Une année de prise en charge en IME coûte 46 000 euros, c'est 6 000 euros en école ordinaire", explique-t-elle.

"Une situation pénible"

En France, 23 000 élèves handicapés sont laissés sur le carreau, sans solution, dans l'attente d'intégrer un établissement médico-social. Ils sont 400 dans l'Hérault. "Une partie est à domicile, une autre en ULIS, et une autre partie dans les classes ordinaires", complète-t-elle. La secrétaire départementale du SNUDI FO ajoute : "Il manque 23 000 places et le gouvernement compte encore en supprimer".

Pour Sabine Raynaud, "tout le monde est maltraité. Les élèves en situation de handicap se retrouvent en souffrance dans des classes ordinaires, les autres élèves qui sont confrontés à des scènes parfois blessantes et les AESH confrontés à des élèves qui hurlent, frappent, se roulent par terre, c'est une situation très pénible"

Un AESH pour cinq à dix enfants

Également dans leurs revendications : la situation des AESH. "Avant, il y avait une AESH pour un ou deux élèves, maintenant, elles en ont cinq, six, voire dix. Le personnel se retrouve à mal faire leur métier, à parfois subir des coups et à une mise en danger".

Et les élèves en pâtissent aussi. "Ceux qui sont privés de place ne peuvent pas se développer correctement avec toute l'aide et les soins dont ils ont besoin. Les élèves qui ne sont pas en situation de handicap ne peuvent pas apprendre dans des conditions normales si leur environnement dans la classe est bouleversé", conclut Sabine Raynaud.

Un nouvel appel à la mobilisation est lancé par l'intersyndical, le jeudi 1er février 2024.

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