Ça n'était pas arrivé depuis 2019. Les intempéries des dernières semaines ont inondé les galeries souterraines de la grotte de Clamouse à Saint-Jean-de-Fos. Un phénomène temporaire qui signifie que les nappes calcaires du nord de l'Hérault se sont rechargées. Au moins, en partie.
Si vous visitez la grotte de Clamouse en cette fin mars, attention, il va falloir entrer... Par la sortie ! Toute une partie des galeries est immergée, impraticable. C’est la conséquence des pluies intenses survenues à partir du mardi 26 mars 2024. Stéphane Valleix, guide depuis une bonne dizaine d’années, avait déjà vu ce phénomène : "quand je suis arrivé ici, on avait régulièrement six à huit crues annuelles. Et là, il n’y en avait pas eu depuis 2019."
Et cette crue-là est plutôt une bonne nouvelle. Après la sécheresse qui a touché toute la région ces dernières années, l’eau est devenue la bienvenue.
C’est réjouissant parce qu’on a un manque d’eau sur la région. Là, enfin, on a le retour de la rivière souterraine.
Stéphane Valleix, guide de la grotte de Clamouse
Une résurgence, deux kilomètres plus loin
Le phénomène n’est que temporaire. La décrue a commencé depuis le mercredi 27 mars 2024. Il faut entre quatre et cinq jours pour que l’eau disparaisse du parcours de la grotte.
Cette inondation n’est pas la seule conséquence des fortes pluies. À deux ou trois kilomètres de la grotte, à Montpeyroux, comme un petit geyser jaillit d’une rivière.
L'eau a rempli le réservoir géologique, s'est faufilée dans les fractures et les fissures. Par pression, elle surgit donc un peu plus loin. "C’est une sorte de soupape pour éviter que tout se mette en crue sous nos pieds. Il y a ce débordement qui s’effectue ici à Montpeyroux", explique l'hydrogéologue Nicolas Lienhart.
Assez d'eau pour l'été ?
Les nappes calcaires du Nord de l'Hérault ont donc pu se remplir, mais cela ne signifie pas que la sécheresse peut être évitée.
La nappe s’est rechargée temporairement. Pour qu’elle se recharge complètement, il vaudrait mieux un petit peu moins d’eau mais sur plusieurs semaines. Là, c’est un événement ponctuel.
Nicolas Lienhart, hydrogéologue
Ça tombe bien, de nouvelles pluies sont attendues le week-end du 30 mars. De quoi, alimenter un peu plus les nappes phréatiques et les cours d'eau.