VIDÉO. "Deux jours de pluie ont sauvé la vigne pour trois mois" : l'épisode méditerranéen au secours des viticulteurs

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Valflaunès (Hérault) - les vignes humides après l'épisode méditerranéen - mars 2024.
L'épisode méditerranéen meurtrier des 9 et 10 mars 2024 a eu au moins une conséquence positive. Après des mois de sécheresse, il va sauver le début de la saison agricole et même permettre de recharger en partie les nappes souterraines dans certains secteurs de l'Occitanie. ©FTV

L'épisode méditerranéen meurtrier des 9 et 10 mars 2024 a eu au moins une conséquence positive. Après des mois de sécheresse, il va sauver le début de la saison agricole et même permettre de recharger en partie les nappes souterraines dans certains secteurs de l'Occitanie.

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En mars, le ciel a enfin décidé d'aider un peu les agriculteurs de la région Occitanie.

Ces dernières semaines, il est tombé entre 70 et 250 mm de pluie sur le Languedoc, notamment entre Béziers et le Rhône. Et après un automne très sec, cette fin d'hiver arrosé est une véritable bénédiction pour les cultures de l'Hérault et du Gard.

De l'eau dans les vignes

Les rangées boueuses dans les vignes en témoignent. Il a bien plu durant ce début de mois de mars. Et tant pis s'il a fallu reporter les labours en tracteur, les viticulteurs se consacrent à la taille en appréciant même le contretemps.

Ces deux jours de pluie ont sauvé la vigne pour au moins trois mois. C'est précieux !

Régis Valentin, viticulteur à Valflaunès

Il faut savoir qu'un hectare de vigne, irriguée sans restriction, consomme 4 millions de litres d'eau par an contre 75% de moins pour une plantation équipée d'un système de goutte-à-goutte. Selon la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les besoins totaux en eau d’une vigne pendant une saison de croissance varient entre 500 et 1 200 mm. Il est tombé en moyenne 252 mm de pluie en 2023 sur les Pyrénées-Orientales, 490 mm dans l'Hérault, 560 dans l'Aude et 722 mm dans le Gard.

Et le vigneron d'ajouter, "avant quand il pleuvait, cela nous embêtait à la limite. Maintenant, nous sommes contents. On sait que c'est bénéfique pour la plante, pour les réserves et que la pluie est une bonne chose. Même si cela perturbe le travail dans le vignoble. C'est la nature, il faut la respecter".

Les pluies de mars ont permis aux végétaux de revivre après des mois de sécheresse et de déficit croissant de pluviométrie. Elles vont aussi assurer la souplesse des sols et la croissance des semis tout juste plantés.

"Il fallait absolument de l'eau pour la reprise du végétal après l'hiver. D'autant que cette année, elle intervient avec 2 à 4 semaines d'avance selon les espèces. Cette pluie a largement humidifié les 40 premiers centimètres du sol. C'est essentiel pour la pousse des plantes", explique Serge Zaka, agroclimatologue.

Du mieux pour les réserves d'eau

Ces pluies règlent donc le problème de sécheresse de surface pour les zones concernées. Mais qu'en est-il des réserves souterraines ?

Le niveau d'eau actuel des sources du Lez permet de répondre en partie à cette question. Les précipitations ont sensiblement amélioré le remplissage des nappes phréatiques.

Sur cette carte du 1er mars 2024, datant d'avant les pluies, toutes les réserves étudiées étaient à des niveaux critiques en orange ou en rouge. Deux semaines plus tard, une partie d'entre elles va repasser en jaune ou même en vert.

Cet épisode méditerranéen faisait suite à deux week-ends de pluie. Cela a donc permis de recharger plus efficacement les nappes phréatiques. Mais ces pluies n'ont touché que le Gard et l'Hérault en partie. Rien sur l'Aude et les Pyrénées-Orientales.

Perrine Fleury, hydrogéologue au BRGM Occitanie-Montpellier

La situation dans les Pyrénées-Orientales et une partie de l'Aude reste alarmante. Il n'y est tombé que 10 mm de pluie depuis début mars. Les nappes souterraines sont à un niveau de sécheresse décennale alors que la croissance des cultures a démarré très en avance à cause des températures particulièrement clémentes.

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